Nom de naissance Marcel Dalio
Naissance
Paris, France
Décès
Profession(s) Interprète
Avis

Biographie

Dans ses Mémoires publiés (Paris, 1976), Dalio évoque les débuts de sa carrière en 1919, après un bref passage au Conservatoire et les quelques années de guerre qu'il a faites après s'être engagé à seize ans : « Au-dessus de mes médailles il y avait une gueule de métèque : la mienne. Avec mes cheveux noirs frisés, mes yeux d'almée et mon teint citron, quel rôle pouvais-je espérer ? Quelle scène accueillerait ce petit Arabe à qui on ne pouvait même pas confier un rôle de chasseur de restaurant ? »Acteur de revues et de théâtre dans les années 20, il se lie à ce milieu brillant, très parisien, auquel appartiennent les frères Kessel, Stève Passeur, Marcel Achard, Henri Jeanson. Au cinéma, il tourne dans quelques films mineurs (dont les Affaires publiques de Robert Bresson, en 1934) avant d'endosser, sur la recommandation d'Henri Jeanson, le rôle du mouchard l'Arbi dans Pépé le Moko (J. Duvivier, 1937) et de s'imposer dans celui de Mattéo « le Maltais » (la Maison du Maltais, P. Chenal, 1938). Il y est effectivement servi par son physique typé, et son talent lui permet une création ambiguë, encore marquée par les postures qu'une imagerie xénophobe demande à un personnage typique de salaud oriental.Ce personnage sera le sien dans des dizaines de films tournés tant en France qu'à Hollywood, où il s'exile pendant la guerre (sa famille est déportée par les nazis, il n'en retrouve aucun survivant en 1945), et où il fait plusieurs séjours après 1950. Barman, croupier, indicateur, trafiquant, veule ou cruel, il charrie les clichés d'une société occidentale au racisme parfaitement déterminé.Il prend le contre-pied des mêmes clichés dans les deux films qu'il tourne sous la direction de Jean Renoir et qui marquent l'apogée de sa carrière. Il y gagne la popularité chaleureuse qui l'entoure depuis plus de quarante ans : dans la Grande Illusion (1937), il est Rosenthal, le « petit juif » qui s'évade avec Jean Gabin, et dans la Règle du jeu (1939), le marquis de La Chesnaye. Ce rôle inspiré (le seul premier rôle qu'il ait tenu dans une carrière très prolifique), génial dans certaines intuitions auxquelles Renoir a rendu hommage, dérange les milieux conservateurs. Ainsi, dans l'Action française, lit-on, sous la plume de Bardèche et Brasillach, cet éloge empoisonné : « ... un Dalio étonnant, plus juif que jamais, à la fois attirant et sordide, comme un ibis bossu au milieu des marécages... Une autre odeur monte en lui du fond des âges, une autre race qui ne chasse pas, qui n'a pas de château, pour qui la Sologne n'est rien et qui regarde... ». Mais la Règle du jeu clôt la première carrière de Dalio en France.Pendant la guerre, il tourne aux États-Unis tantôt dans des rôles de Français sympathiques : Frenchy Gérard dans le Port de l'angoisse (H. Hawks, 1944) aux côtés de Humphrey Bogart, qu'il avait déjà rencontré l'année précédente dans le légendaire Casablanca (M. Curtiz, 1943), tantôt dans ses emplois familiers : croupier dans Shanghai gesture (J. von Sternberg, 1941).Dans les années 70, on voit Dalio dans des premiers films de jeunes cinéastes français, à qui il donne ainsi une caution à la fois intellectuelle et financière. Ainsi, des Yeux fermés (Joël Santoni, 1973), où il incarne un vieil homme démuni pathétique dans son acharnement à nier la réalité, ou de la Communion solennelle (R. Féret, 1977). Simultanément, il retrouve le chemin du théâtre sous la direction de Roger Planchon.

Filmographie Cinéma

Année Titre Métier Rôle Avis Spectateurs
2015 Can-can Acteur André
2015 Escadrille Lafayette Acteur DRILLMASTER
2015 Tempete Acteur BAREL
2015 Le chemin de rio Acteur Blanco
2015 Son Dernier Role Acteur Ardouin

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