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VIDEOS - Frank Langella, portrait d’un second rôle essentiel

Frank Langella, second rôle de première importance

Frank Langella, 74 piges, a l?énergie de celui qui dit oui à tout et le métier de celui qui fait le boulot de son mieux. Il a tout joué : Zorro à la télé, Dracula, Sherlock Holmes ou encore Richard Nixon au théâtre ET au cinéma. Il y a donc quelque chose d?ironique à le voir depuis une décennie dans des seconds rôles. <em>« Quand tu auras mon âge, tu te rendras compte que ta force s?amenuise, que les jeunes te traitent comme un enfant, qu?ils te tiennent le bras pour traverser une pièce, que les filles ne te regardent plus? »</em>Pourtant, dans une suite d'un hotel parisien, l'acteur est toujours aussi charismatique, et l'expérience lui a donné le ton, l'allure, d'un vieux gentleman yankee. Old school. C'est peut-être ça qui explique son casting dans Robot & Frank (en salles le 19 septembre), épatant premier long de SF dont l?ambiance americana convoque Richard Matheson et Isaac Asimov. Langella assure l?humanité du film face au robot : « <em>un premier rôle à mon âge, c?est inespéré,</em> avoue l?acteur. <em>On m?offre plus souvent le rôle du vieux papy qui écoute le jeune premier et lui dit : fais pas ça, touche pas à ma fille, tout ça. ». </em>Frank, joue Frank donc et c?est un vrai hasard : <em>« j?étais à peine le troisième choix. Mon agent m?a mis sur le coup alors que les premiers choisis se sont défilés? »</em>. Difficile pourtant de ne pas voir dans ce rôle d?un cambrioleur à la retraite, atteint d?Alzheimer et qui cherche à faire un dernier coup, un rôle sur mesure pour Langella. Mais ne le poussez pas dans cette direction : l?acteur refuse de voir dans ce rôle une image de lui-même, et préfère se concentrer sur l?aspect science-fiction du film, le fils du héros lui offrant un robot l'assistant pour toutes les tâches quotidiennes et devenant son partner in crime. <em>« Je crois que la morale du film est surtout de ne pas s?attacher aux choses mécaniques. Tu es vieux et tu te sens seul ? Prends un chat. Mais prendre un robot et penser qu?il peut devenir ton ami, c?est dangereux. »</em><em>« Quand j?avais ton âge, les seuls moyens de parler avec quelqu?un étaient le contact direct ou le téléphone. Aujourd?hui, il y a des millions de manière de communiquer. Ipad, iPhone, mails? Tu regardes l?écran de ton téléphone, c?est une fille qui t?appelle et à qui tu ne veux pas parler ? Tu l?ignores. En fait nous avons des millions de façons de ne pas communiquer avec les autres. La technologie ne nous aide pas à devenir meilleur. Elle nous pousse à devenir plus efficace. Facebook est très dangereux, quasi maléfique. C?est une hydre qui se nourrit de vos expériences, qui vous pousse à vous livrer en public. Ma fille et mon fils sont dessus, pas moi. C?est significatif que l?action de Facebook se casse la figure en Bourse. Les gens en ont marre. »</em><em>« Tout ça a finit par détruire la romance, comment tu dirais ça en français ? L?aventure, comme dans les romans ? Pourquoi pas. A 17 ans, je me suis embarqué dans un bateau dans la Mer du Nord, à faire la tournée des festivals folk? »</em> Et le voilà parti dans ses souvenirs. S'il devait résumer, <em>« dans les années 70, c?était quand même plus excitant d?appeler quelqu?un et de l?emmener sortir. Demain, ou après-demain, tu vas rencontrer une fille, l?emmener à dîner, boire un bon vin. L?emmener chez toi auprès d?un bon feu, faire l?amour, parler? Quoi qu?il arrive, le toucher, le contact humain face à face, c?est essentiel. »</em>

Des Maîtres de l’univers à L’Ile aux pirates, de Dracula au nanar, de Polanski à Nabokov, Frank Langella revient sur les hauts et les bas d'une carrière richissime.