Inarritu président de Cannes 2019
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Le réalisateur de Birdman et The Revenant avait dit que les films de superhéros étaient une forme de "génocide culturel", et Iron Man s’était moqué de lui de façon très condescendante.

Petit rappel des faits : en 2014, en pleine promotion de Birdman, Alejandro González Iñárritu avait déclaré à Deadline que les films de superhéros étaient une forme de "génocide culturel", ajoutant qu’il ne s’identifiait pas aux personnages de ces films. "C’est du poison, parce que le public est tellement exposé à l’intrigue, aux explosions et à toutes ces merdes que tout ça ne dit rien du tout sur la simple expérience d’être un humain." Un an plus tard, Robert Downey Jr. faisait la promo de Avengers : L’Ere d’Ultron et est allé de son petit commentaire sur les propos du réalisateur auprès de The Guardian. L’interprète d’Iron Man a alors dit, tout en affirmant avoir le plus grand respect pour Iñárritu,  que "pour un homme dont la langue natale est l’espagnol, être capable de mettre ensemble des mots comme "génocide culturel" montre à quel point il est brillant." Au temps pour le respect.

Et rebelote dans une interview à Indiewire. Iñárritu, qui présente son nouveau film Bardo au festival de Telluride après l’avoir projeté en avant-première mondiale à Venise, est reparti sur le sujet des superhéros. Le terme même de superhéros le gêne : "ça veut dire quoi, putain ? L’idée de superhéros est fausse, trompeuse. Si tu y ajoutes de la violence, c’est carrément un truc de droite. Si tu observes la mentalité de la plupart de ces films, ça parle de gens qui sont riches, qui ont du pouvoir, qui font le bien, qui tue les méchants. Philosophiquement, je ne les aime pas."

Et le réalisateur de soupirer de nouveau par rapport à la réaction condescendante de Downey : "c’était comme si on m’avait dit : "oh, vous, les gens venus de votre pays d’arriérés, là", estime-t-il. "Si je venais du Danemark ou de la Suède, on m’aurait vu comme un philosophe, mais quand tu es Mexicain et que tu dis des trucs, tu es prétentieux." Est-ce une pique au suédois Ruben Östlund, qui a gagné sa deuxième Palme d’or avec Sans filtre ? Tant qu'on parle de philosophie, rappelons qu'Iñárritu, quelques mois après sa présidence du jury du Festival de Cannes en 2019, avait résumé ainsi le cinéma actuel"une orgie d’intérêts dans un même lit, avec des principes poétiques mais, en même temps, une prostituée".

Bardo, le nouveau film d'Iñárritu, raconte l’odyssée surréaliste d’un grand réalisateur mexicain qui retourne dans son pays après avoir gagné un prix prestigieux à l’étranger, sortira sur Netflix en décembre prochain.

Bardo : Netflix dévoile l'affiche du nouveau Iñárritu avant sa présentation à Venise