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Le Petit Prince : découvrez les dessins préparatoires du film de Mark Osborne

Le Petit Prince

"Comment élaborer un style qui soit fidèle aux dessins d'Antoine de Saint-Exupéry et qui transmette également une vision artistique originale ? Tout est parti d'une version du <em>Petit Prince</em> imaginée par Moebius. Elle m'avait frappé car elle reprenait le personnage de Saint-Exupéry tout en demeurant une oeuvre de l'artiste. Aton <em>(Soumache, l'un des producteurs)</em> nous poussait constamment à suivre notre propre voie pour ce qui est, finalement, une interprétation. Alexander Juhasz a réalisé cette planche, non pas pour une séquence précise du film mais pour chercher des pistes de design, une ambiance, un feeling. On retrouve les fondamentaux : les cheveux, l'écharpe, les couleurs, mais c'est sa vision d'artiste. J'ai souvent utilisé ce dessin pour expliquer l'enjeu principal du film."

La petite fille

"Je ne suis pas très fort en <em>character design</em>. Sur <em>Le Petit Prince</em>, j'avais besoin d'un dessinateur qui ait une approche holistique, quelqu'un qui puisse m'aider à résoudre l'équation des personnages. Plusieurs artistes ont travaillé dans des directions diverses - Aurélien Predal, Alex Juhasz, Chris Appelhans... - et chacun se faisait une idée précise de la fillette. Pour l'un c'était un point d'exclamation parce qu'elle était légère et rêveuse. Pour d'autres, elle était plus "lourde", programmée pour la planète des adultes, plus "carrée", plus "petite", etc. Certains l'imaginaient très <em>50's</em> et d'autres plus moderne. J'ai alors demandé à Peter de Sève de synthétiser toutes ces idées et de me proposer sa version du personnage. Il a tout regardé, a fait des centaines et des centaines de dessins et a fini par la rendre unique sans qu'elle soit étrange. C'est lui qui a craqué le code". 

Le monde 50's

"Très tôt, j'ai su qu'il fallait concevoir un monde intemporel autour du personnage de la fillette. Comme le livre a été écrit il y a plus de 70 ans, nous avons beaucoup discuté pour déterminer l'époque à laquelle son histoire devait se situer. Devions-nous imaginer un monde générique ? Un univers plus spécifique ? Je voulais que ce soit moderne mais sans modernité - pas de portable, par exemple. On s'est finalement accordés <em>50's</em> car c'est une époque "ronde". Tout y était "doux" : les voitures, les meubles, les bâtiments..."

L'aviateur et la petite fille

"Walt Disney disait : "On n'écrit pas nos histoires, on les dessine". C'est un principe essentiel de l'animation. Plutôt que de passer des heures à essayer d'expliquer une émotion ou à tenter de définir un personnage, je préfère avoir une image qui fixe ça pour tout le monde - les producteurs, l'équipe, les financiers... Ces croquis sont comme des signaux, des étapes. Lee Tang a réalisé celui-ci très tôt dans la préparation et quand je l'ai découvert, j'avais tout ! Au coeur de l'intrigue se trouve la relation entre l'aviateur et la petite fille. Cette image n'est pas dans le film, mais c'est l'un des éléments qui a été le plus important durant la pré-production. Lee a capté ce pas grand chose qui unit les personnages : une ambiance, une attitude, une couleur... Je la regarde et je me souviens de ce que c'était d'être enfant l'été, de ce que je ressentais quand on me racontait une histoire et que j'étais captivé. Pour <em>Le Petit Prince</em>, il fallait créer un univers qui ne soit que conte, chaleur, mélancolie".

La planète des adultes

"Quand je regarde ce dessin, j'y retrouve les deux influences essentielles de mon travail, surtout visibles dans la dernière moitié du film. D'abord la SF car la deuxième partie est plus sombre et que je viens de cet univers - mes courts métrages, notamment More, exploitaient ce genre là. Puis Citizen Kane et les films d'<strong>Orson Welles</strong> en général. C'est baroque, expressionniste et cette image me fait penser à son univers. Welles a très fortement influencé mes films et celui-ci en particulier de façon naturelle. "Naturelle" parce qu'il aurait dû mettre en scène une version du Petit Prince après <em>Citizen Kane</em>. Il avait fait écrire quatre scripts et voulait mélanger prises de vue réelles et animation. Il avait même rencontré Walt Disney. Ca ne s'est jamais fait, mais notre film lui doit beaucoup. J'y ai même glissé une boule de neige". 

Dessine-moi un film

Loin de l'univers de Kung Fu Panda, le réalisateur Mark Osborne commente pour nous quelques croquis préparatoires du Petit Prince et revient sur les ébauches qui ont mené à l'élaboration de ce dessin animé très attendu.<strong>Propos recueillis par Gaël Golhen</strong><strong>>>> Notre critique du Petit Prince</strong>

Loin de l'univers de Kung Fu Panda, le réalisateur Mark Osborne commente pour nous quelques croquis préparatoires du Petit Prince et revient sur les ébauches qui ont mené à l'élaboration de ce dessin animé très attendu.Propos recueillis par Gaël Golhen>>> Notre critique du Petit Prince