Toutes les critiques de The Assassin

Les critiques de Première

  1. Première
    par Eric Vernay

    Hou Hsiao-hsien est un esthète de la durée, un adepte de plan-séquences fixes en plans larges dans lequel il sculpte des images fourmillant de détails mouvants. Voilà pour les mises en gardes. Mais dès lors qu’on s’est fait à l’idée de cette temporalité particulière, on peut se laisser prendre par ce flamboyant récit médiéval. (...) On nage en plein brouillard. Mais ce n’est pas bien grave. Le mystère fait partie intégrante de The Assassin. C’est sa matière première. Il s’agit non pas de le résoudre, mais au contraire de le creuser à même l’écran. Les couches d’étoffes plus ou moins transparentes, comme les éléments (brume, flux aquatique, vapeur, fumée), forment les strates sophistiquées d’un véritable mille-feuille visuel, où le regard, sans cesse stimulé comme dans un film en 3D, peut se perdre et se nourrir à foison.

    Car la fixité des plans permet d’en révéler la picturalité, mais aussi le mouvement intérieur. Il y a toujours quelque chose qui bouge à l’image, un élément inconnu qui se dévoile, ou au contraire, qui s’évanouit. Les scènes d’action, brusques, imprévisibles et coupantes comme une lame de sabre, jouent également avec ce balancement perpétuel de disparition / révélation, faisant clignoter le corps des combattants à travers les troncs blancs des bouleaux ou le relief de paysages-peintures stupéfiants de beauté : on reste ainsi rivé à l’image comme devant un tour de magie sans truc, dans l’attente fébrile de la prochaine déflagration. Un choc esthétique, on vous dit.

  2. Première
    par Gérard Delorme

    S’inspirant des romans d’arts martiaux de la dynastie Tang (les mêmes qui ont inspiré les somptueux wu xia pian de King Hu), Hou Hsiao-hsien a pris son temps (une dizaine d’années de préparation) pour en donner son interprétation très personnelle. Le résultat est splendide, mais potentiellement déroutant : il se voit moins comme un récit conventionnel rempli d’action que comme un opéra qui se comprendrait mieux accompagné d’un livret. Les ellipses sont nombreuses et la logique fuyante, mais les paysages, les sons, la musique et les gestes sont suffi samment éloquents pour exprimer la discrète et intense beauté de ce drame intime, résumé par la conclusion qu’adresse la nonne à son élève : "L’art des armes est sans cœur. Ta technique est irréprochable, mais ton âme est gouvernée par tes sentiments."

Les critiques de la Presse

  1. Libération
    par Julien Gester

    The Assassin s'organise ainsi autour d’une poétique venteuse, qui imprime à l’image même cette représentation taoïste, mûrie justement à l’époque Tang, selon laquelle le souffle est synonyme de pulsation intérieure autant que d’élan vital.

  2. Les Inrocks
    par Serge Kaganski

    Ce qui compte, c’est la mise en scène, qui atteint ici un degré de beauté chamanique, de minutie et de précision qui nous menacent du syndrome de Stendhal.

  3. Libération
    par Didier Péron

    Il y a quelque chose de voluptueux à se glisser dans une fiction dont on se prend à désirer qu’elle ne s’arrête jamais, qu’elle devienne un peu de notre sang, qu’on puisse l’absorber et non simplement l’admirer.

  4. Le Monde
    par Jacques Mandelbaum

    Hou conclut donc sa longue absence par une incursion inédite dans le genre du film de sabre. (...) Disons d’emblée que sa contribution à ce geste est la plus étonnante, la plus subversive, la plus énigmatique et somptueuse qu’on ait jamais vue.
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  5. StudioCiné Live
    par Thomas Baurez

    The Assassin, première incursion du maître taiwanais dans le film d'action, est une pépite.

  6. Le Monde
    par Mathieu Macheret

    The Assassin n’a rien d’une concession à l’industrie ; c’est au contraire la pleine continuation du cinéma de Hou Hsiao-hsien dans un autre cadre (...). 

  7. Les Inrocks
    par Serge Kaganski

    Entre tragédie et arts martiaux, du cinéma beau comme la foudre.

  8. Télérama
    par Jacques Morice

    Le film est lent, mais harmonieux dans son va-et-vient régulier entre les intérieurs des palais et les paysages de campagne. Couleurs, reliefs, ombres et lumière, texture des costumes sont éclatants.

  9. Paris Match
    par Yannick Vely

    Un Wu Xia Pian contemplatif et mélancolique à l'incroyable perfection formelle. (...) Un travail sur le cadre insensé, un écoulement du temps qui fait de chaque scène un formidable tableau vivant, et le peintre Hou, de chercher le mouvement de caméra parfait pour exprimer les sentiments.

  10. Le Figaro
    par Marie-Noëlle Tranchant

    Inutile de comprendre tous les détails d'une intrigue compliquée pour reconnaître des situations universelles (...) Et surtout pour se laisser subjuguer par la splendeur du film. 

  11. 20 Minutes
    par Stéphane Leblanc

    Un film de sabre qui tranche par ses longs plans-séquences et ses meurtres fulgurants, sa jolie guerrière plus souvent immobile qu'en action, ses images ultra-léchées et ses mouvements de caméra d'une rare sensualité. C'est esthétiquement superbe et un poil ennuyeux.

  12. L'Express
    par Christophe Carrière

    D'aucuns diront que c'est visuellement magnifique, ils ont raison. Certaines images sont sublimes, alternances de paysages luxuriants (gros budget fougères !) et de montagne -qui est belle, comme chacun sait. Mais c'est lent, abscons, et terriblement frustrant pour les amateurs de combats chorégraphiés

  13. Clapmag.com
    par David Speranski

    Des choix radicaux qui ne plairont pas à tous les publics, en particulier les aficionados du film d’action, mais raviront peut-être les esthètes en quête de sensations différentes.

  14. Culture box by france Tv
    par Jacky Bornet

    Grosse déception donc par rapport à un retour en compétition de Hou Hsiao-Hsien sur un film très ambitieux, qui s'avère au final un pétard mouillé.

  15. Critikat.com
    par Arnaud Hée

    De ce festival on repartira avec en tête des plans de haute volée de "The Assassin", mais avec l’idée que ce rendez-vous amoureux que l’on avait fantasmé de longue date a donné lieu à une étreinte trop timorée.

  16. Le JDD
    par Danielle Attali

    Un beau livre d’images exotiques. Hou Hsiao-Hsien pourrait aussi se mettre à la peinture car il ne semble pas vraiment s’adresser au spectateur. Raconter des histoires à tous et se faire comprendre ? C’est aussi ça le cinéma.

  17. CinémaTeaser
    par Aurélien Allin

    "The Assassin" se révèle laborieux, empesé, incompréhensible, artificiellement languide et atone, manquant cruellement d’enjeux dramatiques.