Toutes les critiques de Soy Nero

Les critiques de Première

  1. Première
    par Eric Vernay

    Déporté au Mexique alors qu’il a grandi à Los Angeles, Nero, 19 ans, décide de s’engager dans l’armée américaine.

    Le réalisateur de The Hunter s’intéresse ici aux Green Card Soldiers, ces migrants illégaux qui depuis le Patriot Act de George W. Bush, peuvent éviter l’expulsion en rejoignant les troupes américaines. Comme son héros, le film semble apatride : tourné aux Etats-Unis et au Moyen-Orient par un Iranien avec l’aide du scénariste de la nouvelle vague roumaine Razvan Radulescu et d’un casting de jeunes acteurs latinos et afro-américains, Soy Nero défie les frontières, produisant ainsi un certain vertige du dépaysement, du déracinement et de la perte d’identité. Comme son héros également, le spectateur est brutalement envoyé, par le biais d’une ellipse, de l’oasis illusoire et ultra-sécurisée de Beverly Hills au désert brûlant et aride de la guerre. Parfois un peu démonstratif, ce conte moderne sous tension captive néanmoins grâce à son sens de l’absurde métaphysique hérité de Beckett et de Buzzati. Eric Vernay