Toutes les critiques de Rapt

Les critiques de Première

  1. Première
    par Christophe Narbonne

    Sans compassion excessive, Belvaux démontre la solitude de ces grands fauves de la finance, à la fois maîtres et esclaves de leur destin. Derrière l’homme de pouvoir, c’est l’homme tout court
    qui est au coeur du film.

Les critiques de la Presse

  1. Positif
    par Vincent Thabourey

    Ce récit à trois temps, faussement linéaire, concentré dans une oeuvre unique, lui ouvre de nouvelles perspectives narratives. Une concision qui renvoie à celle du titre, Rapt, qui apparaît deux fois à l'écran, comme une menace à l'attention du spectateur, comme un pitch radical et lapidaire, une promesse de narration à vif dont personne ne devrait sortir indemne.

  2. Télé 7 jours
    par Julien Barcilon

    Délaissant la veine sociale (quoique son terrain d'observation est cette fois-ci l'univers impitoyable des affaires) Lucas Belvaux s'inspire de l'enlèvement du baron Empain en 1978 et signe un thriller captivant. D'une force de conviction sans faille, à l'opposé de la performance gadget, Yvan Attal, amaigri de 20 kilos au fil du tournage, livre, corps et âme, une prestation viscérale autour de la mise à sac d'un être. Il y a du César dans l'air!

  3. Télérama
    par Jacques Morice

    Si Lucas Belvaux ne condamne ni ne juge personne, il exprime malgré tout une empathie pour ce patron abandonné. Sa disgrâce est de fait poignante et captivante à la fois. L'homme d'action du début finit en homme vacant. Un solitaire riche mais déclassé. Un électron libre mais toujours menacé.

  4. Les Cahiers du cinéma
    par Jean-Philippe Tessé

    L'histoire est extraordinaire. On comprend mal que Lucas Belvaux ne consacre que vingt minutes à sa part la plus fascinante. (...) Il y a quelque chose d'enfantin, de presque naïf, dans la manière dont Belvaux empoigne le récit détaillé des aléas d'une enquête policière.

  5. Les Inrocks
    par J.B. Morain

    Le ton du film de Belvaux est très sec, rigide, sérieux. Parce qu’il s’agit d’une affaire policière, d’un film noir, tout devrait nous amener à la comparaison la plus évidente en ce domaine, une influence essentielle et écrasante dans le cinéma contemporain, de Tarantino à Jarmusch en passant par Johnnie To : celle de Jean-Pierre Melville (lui-même un bressonien). Or, c’est à Rossellini que l’on pense parfois. Pourquoi ? C’est là que le côté expérimental, entomologiste du film ressurgit dans notre raisonnement. Parce que Belvaux se contente de décrire les conséquences d’une telle histoire (au fond, peu importe qu’elle soit inspirée par le kidnapping du baron Empain dans les années 1970) dans le contexte de notre époque et de l’état du développement de nos consciences et de nos sociétés. Or, la noirceur de Rapt (titre implacable et tranchant) se situe moins dans les événements qu’il décrit que dans le comportement et la psyché des êtres qu’il nous montre.

  6. Libération
    par Phillipe Azoury

    Drôle de film que Rapt. Ne pas se fier aux traits propres aux films noirs sous lesquels il avance. Ce sont les réactions en chaîne d'une société froidement et uniquement basée sur l'image qui, profondément, l'inquiète.

  7. Le JDD
    par Barbara Théate

    Dans Rapt, le comédien [Yvan Attal] est magistral dans le rôle du baron Empain, séquestré et humilié.

  8. Fluctuat
    par Eric Vernay

    Sans remiser l'efficacité dramatique du polar (cf la séquence haletante de filature en hélico), Belvaux fait dériver son film vers la satire sociétale. Et tire tout le bénéfice de l'approche distanciée de son personnage principal. Belvaux ne juge jamais Graff (ni ses autres personnages d'ailleurs) : on connaît ses défauts, mais on sait aussi ce qu'il a vécu. Juxtaposée à la barbarie du rapt, la violence ordinaire de la société raisonne alors dans toute sa cruauté cinglante. Avec une rare élégance, le cinéaste Belge brocarde, au sein d'un thriller sous tension, l'impact foudroyant du qu'en dira-t-on. Un discours plus subversif qu'il n'y paraît, renvoyant à notre triste actualité politique où un homme peut être sommé de s'expliquer au 20h pour des questions d'ordre privé.

  9. Le Figaro
    par Emmanuele Frois

    Librement inspiré de l'enlèvement du baron Empain, un drame humain poignant sur la chute d'un homme, abandonné par les siens, écarté du pouvoir par ses associés, magistralement interprété par Yvan Attal.

  10. 20 Minutes
    par Caroline Vié

    La première partie du film montre l'horreur quotidienne d'une incarcération inhumaine. Le cinéaste y décrit avec acuité la barbarie de kidnappeurs encore plus inquiétants quand ils construisent une intimité factice avec leur victime. Si ce début a un léger goût de déjà-vu, il se révèle indispensable: son intensité renforce même l'impact du second acte où le businessman découvre que son intimité a fait les choux gras des journaux à scandale. Il ne trouvera aucune compassion à son retour, certains allant jusqu'à le soupçonner d'avoir tout manigancé pour effacer ses dettes de jeu.[...] Ce constat cruel est servi par un Yvan Attal qui se révèle plus démuni face à ses filles que devant ses ravisseurs.

  11. Le Monde
    par Jean-Luc Douin

    Le vrai sujet de Rapt réside moins dans les tractations financières (la question de savoir si la rançon sera payée ou pas, par qui, comment...) que dans la solitude d'un homme, sa mise à l'écart de la société, sa chute, son déclassement social. [...] Mi-fable, mi-thriller, chargé d'émotion, Rapt est en fin de compte une réflexion sur l'horreur du pragmatisme, les pièges de la réputation. Le douloureux face-à-face d'un homme avec lui-même.

  12. StudioCiné Live
    par Laurent Djian

    Aux yeux du cinéaste, Stanislas (Yvan Attal, époustouflant) représente de toute évidence les dérives du capitalisme. Mais parce qu'il se refuse à le condamner, sous-entendant que s'en désolidariser relèverait du crime, d'une injure quant au respect de la dignité humaine, son thriller en prise directe avec l'actu ne sombre pas dans le militantisme bêta. Une claque.

  13. Paris Match
    par Alain Spira

    (...) Si la performance de l'acteur est bien au rendez-vous, si le casting est excellent, la froideur de la mise en scène et le peu d'empathie que suscitent le héros et son entourage nous laissent de l'autre côté de l'objectif d'une caméra scalpel.

  14. Le Parisien
    par Hubert Lizé

    Inspiré de l'enlévement du baron Empain en 1978, «Rapt» souffre d'une adaptation trop bancale pour convaincre réellement. Lucas Belvaux s'est éloigné de l'affaire policière pour se concentrer sur le traumatisme du retour de la victime parmi les siens. Un traitement assez conventionnel, et, au final, peu passionnant. En revanche, les scènes de séquestration, avec un Attal amaigri de 20 kg pour le rôle, sont d'une intensité remarquable.