Toutes les critiques de Les Châtiments

Les critiques de la Presse

  1. Une prof de fac anglicane à l’improbable passé de missionnaire et dont la famille s’est fait assassiner par des fanatiques en Afrique a perdu la foi. Assistée de son collègue Ben, elle traque d’hypothétiques épiphanies, un peu partout dans le monde. Lorsqu’une petite ville de Louisiane pleine de gens pas très nets est en proie aux dix plaies qui ont ravagé l’Égypte, le scooby-gang à effectif réduit se met au boulot. Pour les âmes sensibles, une petite musique relativement crispante annonce les scènes un peu crades ou flippantes, ébréchant au passage l’effet d’angoisse. La vraie surprise vient des acteurs. Menés par une Hilary Swank au meilleur de sa forme, Idris Elba et Anna Sophia Robb ne sont pas en reste : quand la peur est si bien incarnée, difficile de rester de marbre.

  2. Fluctuat

    Les dix plaies d'Egypte en Louisiane, après Katrina, l'idée ne manquait pas de pertinence. Mais l'aspect paranormal sur lequel Les Châtiments s'appuie rend caduque la tentative d'extrapolation. La forme d'un film d'épouvante mi-sauterelles mi-grenouilles, plombe le fond, qui derrière son apparente accessibilité, éveille de profondes interrogations sur la place de la spiritualité.
    - Exprimez-vous sur le forum Les ChâtimentsHaven, une petite bourgade de Louisiane, est victime de fléaux similaires à
    ceux qui ont touché l'Egypte à l'époque où Moïse tentait d'en faire sortir son peuple. Intervient Catherine, ancienne missionnaire
    qui à perdu la foi suite à plusieurs épreuves particulièrement éprouvantes,
    notamment la disparition de son mari et de sa fille au Soudan. Depuis ce
    drame, elle a jeté sa soutane, et l'a troquée contre un poste d'universitaire
    reconnue dans la réfutation scientifique des miracles.
    Alors qu'elle mène cette vie basée sur la rationalité scientifique, elle
    reçoit la visite de l'instituteur de la ville qui sollicite son aide pour
    élucider les causes des plaies qui touche Haven. Le plus grave c'est que les
    habitants tiennent pour responsables de tous ces maux, une jeune fille, à
    qui ils promettent un châtiment à la hauteur du préjudice causé.
    Catherine n'ayant pas tout perdu de ses valeurs religieuses, s'engage à
    apporter une réponse rationnelle, pour rassurer la population, et au passage sauver la petite qui ressemble étrangement à sa défunte fille. Scary movie en pas drôleUne atmosphère de marécage poisseux flotte, la ville maudite ressemble à une sorte de Wisteria Lane, le glamour et l'aspect aseptisé en moins. C'est l'Amérique rurale avec ses codes et le poids de la pression sociale. Le shérif fait bien sûr partie du décor, avec toute sa panoplie. Seul hic, il
    ressemble au sergent Doofy de Scary Movie.
    Même si le cinéma d'épouvante a ses codes, et a recours aux hommages, ici ils sont utilisés de manière trop évidente, ce qui décrédibilise le propos.
    Les clins d'oeil à La Malédiction, L'Exorciste et autres The Grudge sont flagrants. Mais au lieu d'enrichir le film et lui donner une autre
    dimension, cela le pénalise par la lourdeur avec laquelle sont utilisés les effets gores. Et au final, la juxtaposition de références donne l'impression d'un Scary Movie en pas drôle, sans les frères Wayans et Carmen Electra.
    La présence d'un enfant plongé dans un mutisme inquiétant, aux
    réactions imprévisibles, aurait pu ajouter un zest de subtilité et
    d'intrigue, il n'en est rien. Malgré des effets visuels visant à entretenir
    le suspens et à nous faire sursauter grâce à des flashs et autres
    apparitions impromptues, la surprise laisse très vite la place au désarroi.
    La distribution ne pâtit pas trop de ces travers et le talent d'Hilary Swank et d'Idriss Elba leur permet de conserver un peu d'épaisseur. Scénario bibliquePour apprécier Les Châtiments, il faudrait se concentrer sur les nombreuses références bibliques du scénario, qui donnent une portée universelle aux thèmes abordés. La réflexion sur la place de la foi par rapport à la science soulève des questions dignes d'intérêt. L'antagonisme insurmontable entre les esprits cartésiens qui veulent tout expliquer par des moyens forcement rationnels, et les mystiques qui érigent leur dogme en vérité suprême, et qui ne souffrent aucune remise en cause, est bien illustré. L'apostasie et les sentiments de doutes qui peuvent tourmenter même les plus dévots, face à l'adversité, sont abordés sans jugement de valeur. L'axe le plus prenant du film tourne autour de cette problématique : est-il vraiment possible de renoncer définitivement à la religion dès lors qu'on se sent abandonner par
    celle-ci ?
    L'Amérique de Haven ressemble à celle de Missippi Burning, cette Amérique sudiste qui lynche pour punir, qui prend la rumeur pour argent comptant. Qui, au lieu de se pencher sur les problèmes sociaux afin de les résoudre, préfère se trouver des boucs émissaires sur lesquels elle pourra décharger sa haine, tranduisant ainsi son ignorance et sa peur face à l'inconnu et à l'inexpliqué. La menace surnaturelle qui plane sur Haven lui donne un air de Sodome et Gomorrhe, une ville qui a fauté dans son rapport au divin, et qui s'expose aux foudres du Seigneur. Il ne reste qu'a savoir par où elle à péché. Les Châtiments
    De Stephen Hopkins
    Avec Hilary Swank, Annasophia Robb, David Morrissey
    Sortie en salles le 18 avril 2007Illus. © Warner Bros. France
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