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Les critiques de Première

  1. Première

    «Moi, je lutte contre une logique…» S’il est contre la logique du rendement, cela n’empêche pas Jamal Abdel-Kader de se donner sans compter. Le jeune psychiatre, qui travaille à l’hôpital Beaujon, enchaîne les entrevues avec ses patients et leurs familles sous l'œil affûté de Nicolas Peduzzi, qui accompagne le médecin à travers les couloirs de l’institution. Le pas du trentenaire est toujours rapide ; les observations sur son métier parfois amères. Sans jamais commenter ce qu’il observe, le réalisateur capte avec une grande justesse (comme Nicolas Philibert dans sa trilogie en psychiatrie) la tension permanente qui émane de l’hôpital. Le médecin est en lutte contre deux maux bien distincts : ceux des malades, qu’il accompagne avec une patience et une délicatesse à toute épreuve et ceux de l’État, qui ne donne pas de moyens. 

    Emma Poesy