Death Sentence

Brian Garfield avait écrit une suite à son roman Death Wish, adapté au cinéma en 74, mais il avait refusé d'en céder les droits tellement il détestait le film de Michael Winner. Récemment, il a changé d'avis, et l'Australien James Wan s'est chargé de cette adaptation robuste. Avec Kevin Bacon, toujours impeccable.

Fort de très réussis moments d'action (dont une incroyable poursuite dans un parking), Death Sentence cherche visiblement à jouer sur deux fronts : complexifier la situation en présentant un héros plutôt antipathique (c'est un expert en assurance qui refuse les primes aux demandeurs"à risques", symptôme d'une insidieuse violence sociétale) perdant en cours de récit toute notion de justice mais aussi assouvir un désir pulsionnel du spectateur de violence à la fois physique et morale. Cela faisait un moment en effet que l'on n'avait pas vu une histoire suivre une pente aussi fatale vers la perte de tout repère moral. Le film décrit une forme d'engrenage mortel, insistant, cela dit, de façon un peu roublarde, sur l'absolue et irréelle noirceur de toute chose. James Wan est le producteur de la série des Saw dont il a signé le premier volet. Death Sentence est son film le plus convaincant. C'est une oeuvre certes non dénuée d'invraisemblances mais riche en péripéties déterminées par un pur et fascinant enchaînement des événements.

Ce thriller ultraréaliste porte un regard humain sur le mécanisme de la vengeance qui, loin de soulager une conscience, déchaîne le chaos. Outre certains plans-séquences à couper le souffle, le jeu du toujours excellent Kevin Bacon achève de nous convaincre.