Nom de naissance Georges Ribemont-Dessaignes
Genre Homme
Profession(s) Dialogue
Avis

Biographie

Né le 19 juin 1884, Georges Ribemont-Dessaignes est un écrivain, poète, dramaturge et peintre français. Il a été l’un des initiateurs du mouvement artistique hétérodoxe, l'esprit dada.Dès son adolescence, Georges Ribemont-Dessaignes se tourne vers la philosophie, étend sa curiosité à la musique, joue de la flûte, compose des symphonies, quatuors et opéras, et songe même à devenir peintre. Il suit des cours d’Histoire, fréquente l’atelier de Jean-Paul Laurens à l’Académie Julian et l’Ecole des Beaux-Arts. Dès 1909, il fréquente les cercles d’artistes et se lie notamment au sculpteur Raymond Duchamp-Villon et aux peintres Jacques Villon, Marcel Duchamp, Jean Metzinger, Albert Gleizes et Fernand Léger.Après sa mobilisation en 1915, alors qu’il a déjà cessé de peindre, Georges Ribemont-Dessaignes se met à l’écriture et compose quelques poèmes, dadaïstes avant l’heure, et des pièces de théâtre comme L’Empereur de Chine.Il se remet à la peinture en 1919, avec des toiles qualifiées de « mécanistes ou mécanomorphes ». Il écrit des poèmes et des pamphlets publiés dans la revue 391, fondée en 1917 par Francis Picabia à Barcelone et dont le siège est transféré respectivement à New York, Zurich puis Paris.Le Mouvement Dada apparaît à Zurich en 1916, fondé conjointement par Tristan Tzara et Jean Arp. S’y associent le groupe de Marcel Duchamp, Francis Picabia, et Georges Ribemont-Dessaignes, et le groupe de la Revue Littérature réunissant André Breton, Philippe Soupault et Louis Aragon.Georges Ribemont-Dessaignes participe énergiquement aux activités et manifestations artistiques du mouvement, y expose ses peintures, lit des textes, y fait jouer des pièces de théâtre, notamment Le Serin muet joué par un André Breton muni de thermomètre et un Soupault déguisé en nègre tenant une cage à oiseau. Les mises en scènes sont burlesques, provocatrices, choquantes, à l’image de tout ce mouvement qui se veut en rupture avec tous les codes artistiques traditionnels. Georges Ribemont-Dessaignes, à l’instar de tous ses camarades du mouvement, n’hésite pas à bouleverser les règles en place et à utiliser des objets inattendus. Il compose deux de ses œuvres jouées au piano en inscrivant les notes sur le cadran de sa roulette de poche. Des titres aussi improbables que Pas de la Chicorée Frisée, Le Nombril Interlope ou Danse Frontière reflètent clairement ce rejet de la norme, et cette volonté affichée d’être à la marge et d’entraîner scandales et critiques véhémentes de la presse.D’autres types de manifestations contestataires, surréalistes et loufoques sont réalisées par les membres de Dada, dont George Ribemont-Dessaignes qui se distingue en avril 1921 en lisant devant l’Eglise Saint-Julien-Le-Pauvre un article au hasard du Dictionnaire Larousse ou en écrivant un réquisitoire, La Mise en accusation de Maurice Barrès, accusé de « crime contre la sûreté de l’esprit ».Des dissensions entre Georges Ribemont-Dessaignes, Paul Eluard, Tristan Tzara, et André Breton aboutissent à la dissolution, déjà entamée par les départs de Picabia et Duchamp, du mouvement. André Breton fonde un nouveau mouvement, le Surréalisme, dont il publie le premier Manifeste en 1924. Georges Ribemont-Dessaignes, très attaché au dadaïsme collabore épisodiquement à ce nouveau mouvement auprès de Magritte et Mesens. Il prend quelque peu ses distances et se consacre à diverses autres activités, comme l’écriture pour des quotidiens, des revues ou des productions cinématographiques. Il rencontre d’autres artistes dissidents et avant-gardistes qu’il accueille dans la revue Bifur qu’il dirige entre 1929 et 1931.Ses pièces et autres œuvres restent dans les mémoires comme étant sombres et subversives, mais toujours teintées d’humour, d’ironie et de sensibilité comme dans son roman sur l’amour Ariane en 1925 ou dans Céleste Ugolin en 1928. Progressivement, il se met à réaliser des écrits plus ambitieux comme Frontières Humaines en 1929 et Adolescence en 1930. Il atteint l’accomplissement poétique avec la publication du recueil Ecce Homo en 1945.Après la guerre, il travaille pour la radio pour laquelle il écrit une pièce, La Vaisselle du Roi, en 1965. Il y réalise des entretiens avec des artistes tels que Matisse, Chagall et Tzara. Il publie également divers témoignages sur les mouvements artistiques et le mouvement Dada. Il quitte Paris en 1934 pour les Alpes Maritimes où il meurt le 9 juillet 1974.