Pour Chris Nolan, le succès d'Oppenheimer ouvre vers un "monde post-franchises"

Le cinéaste ajoute que cette victoire est “encourageante” pour le futur de l’industrie.

Auréolé de cinq Golden Globes et nommé dans pas moins de treize catégories aux Oscars, Oppenheimer a rendu son succès académique proportionnel à son succès public. Le dernier film de Christopher Nolan a récolté près d’un milliard de dollars au box-office mondial, en faisant un des films les plus rentables de l’année 2023.

Sorti durant l’été en même temps que Barbie de Greta Gerwig, le duo de blockbusters avec ceci de particulier qu’ils ne s’agissaient pas de franchises ou de suites. Interviewé par le podcast Countdown to the BAFTAs, cérémonie à laquelle le film est aussi nommé dans treize catégories, Christopher Nolan évoque l’importance de ce succès qui pourrait ouvrir une nouvelle voie pour les films originaux non issus de sagas.

“Nous venons de sortir un film de trois heures, interdit aux mineurs non accompagnés d’un adulte, sur la physique quantique et il a rapporté un milliard de dollars. [...] Évidemment, notre point de vue est que le public est là et qu’il est impatient de voir quelque chose de nouveau, déclare le cinéaste. Je pense que le succès d'Oppenheimer indique certainement une sorte de paysage post-franchise et post-propriété intellectuelle pour les films – c'est plutôt encourageant. Cela rappelle aux studios qu'il y a un appétit pour quelque chose que les gens n'ont jamais vu auparavant ou une approche des choses que les gens n'ont jamais vues auparavant.” 

L'exemple d'Oppenheimer rappelle qu’une multitude de facteurs, contrôlables ou non, sont à l’oeuvre quant au succès ou à l’échec d’un film. Pour commencer, Nolan a fait Oppenheimer grâce à son nom et aux succès qui ont jalonné sa carrière depuis ses débuts et notamment sa trilogie The Dark Knight. Ensuite, les visages du film sont tous des stars établies et respectées, de Cillian Murphy à Robert Downey Jr. en passant par Florence Pugh et Emily Blunt.

Enfin, le phénomène imprévu du "Barbenheimer", le double programme de Barbie et Oppenheimer, a littéralement enflammé les réseaux sociaux et a donné naissance à une des campagnes marketing les plus exemplaires de l’histoire du cinéma. Un vrai cas d’école. Donc même si effectivement, Oppenheimer démontre que le public est friand de nouveauté, n’oublions pas qu’il a été réalisé par celui-là même qui a contribué à faire d'une franchise de DC l'un des mastodontes boulimiques qu’ils sont aujourd’hui devenus (avec les super-productions de Marvel et/ou de Sony).