Guillermo del toro
Jason Schmidt/NETFLIX

Invité d’honneur du Festival d’Annecy, le réalisateur a rappelé son affection pour la stop motion et l'animation qui connait des évolutions encourageantes.

Guillermo del Toro avait beaucoup de choses à dire sur le cinéma d’animation cette semaine, lors du Festival d’Annecy. Le réalisateur du Labyrinthe de Pan et La forme de l’eau était l’invité d’honneur de cette édition centrée sur le Mexique. Après la projection de son dernier film, Pinocchio, qui a remporté l’Oscar du meilleur film d’animation l’année dernière, il a donné une master class devant un public composé principalement d’étudiants. Entre conseils et anecdotes, le réalisateur a notamment partagé son affection pour cette branche du septième art, et son intention de s’y pencher davantage à l’avenir.

“Il y a encore quelques films en live-action que je voudrais faire, mais pas tant que cela. Après ça, je ne veux créer que des films d’animation. C’est le plan”, a-t-il expliqué au public.

Il a également évoqué son travail en stop-motion, qui représente pour lui la technique la plus intime et la plus belle, mais aussi la plus lente et la plus douloureuse.

“Je pense que l’on peut créer un drame fantastique avec la stop-motion et émouvoir le public. À vrai dire, je pense que cette technique peut atteindre directement nos émotions, d’une manière qu’aucun autre médium n’est capable de reproduire”, a-t-il ajouté.

D’ailleurs, son prochain film, The Buried Giant, est actuellement en préparation pour une sortie sur Netflix courant 2024. Adapté du roman de Kazuo Ishiguro, il sera également réalisé avec cette technique, et contera l’histoire d’un couple du Moyen Âge, vivant dans une Grande-Bretagne fictive où personne ne peut conserver de souvenirs à long terme. Guillermo del Toro porte le projet en tant que réalisateur, producteur, et écrit le scénario en duo avec le créateur de Matilda, Dennis Kelly.

 

Durant la conférence, le réalisateur en a aussi profité pour glisser quelques critiques sur le milieu de l’animation, qui est devenu selon lui une industrie capitalisée considérant les artistes comme de simples techniciens. 

“Pour moi, l’animation est l’art le plus pur, et il a été kidnappé par un tas de voyous. Nous devons le sauver, et je pense qu’il est encore temps de glisser un cheval de Troie dans ce milieu”, a-t-il suggéré.

Malgré tout, Guillermo del Toro note des évolutions très encourageantes dans les films d’animation récents : 

Spider-Verse, Teenage Mutant Ninja Turtles et Mario Bros font bouger les choses, et permettent plus de latitude, même s’il reste encore beaucoup à faire”.

Le réalisateur a également interpellé Phil Lord, un des scénaristes de Spider-man : Across the Spider-Verse, sur Twitter. Ce dernier, avait publié son ressenti sur cette “très belle année pour l’animation”. Tweet auquel Guillermo del Tora répondu : “Faisons de chaque année une très bonne année pour notre médium. Vous avez largement fait votre part et plus encore”.