DR

Le choix de Première : Trance de Danny Boyle avec James McAvoy, Rosario Dawson et Vincent Cassel.Synopsis : Commissaire-priseur expert dans les œuvres d’art, Simon se fait le complice du gang de Franck pour voler un tableau d’une valeur de plusieurs millions de dollars. Dans le feu de l’action, Simon reçoit un violent coup sur la tête. À son réveil, il n’a plus aucun souvenir de l’endroit où il a caché le tableau. Ni les menaces ni la torture ne lui feront retrouver la mémoire. Franck engage alors une spécialiste de l’hypnose pour tenter de découvrir la réponse dans les méandres de l’esprit de Simon…L’avis de Première : On ne va pas vous dévoiler les multiples rebondissements du nouveau Danny Boyle, montagnes russes frénétiques et pleines de surprises. Mais sous les dehors d’un film de petit malin qui ferait péter les coutures du cinéma de genre, Trance s’interroge sur l’identité réelle de son personnage principal. Qui est vraiment Simon ? À quoi joue-t-il ? Quelles sont ses motivations ? Autant de questions qu’on peut légitimement se poser sur Danny Boyle, réalisateur souvent borderline, artisan surdoué, metteur en scène générationnel... Au fond, le Britannique se définit d’abord par son style. Disco, hypnotique et surexcité. Et dans ce registre, Trance est un petit bijou. Dès le début, le projet de Boyle est clair : retourner le cerveau du spectateur et organiser son art du désordre nourri par les pulsions des personnages. Un shoot de pur chaos qui lui permet de revenir à ses oeuvres des années 90. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard s’il s’est adjoint l’aide de John Hodge, son ancien scénariste. Comme dans Transpotting, ça jure, ça baise, ça boit et ça flingue avec une certaine euphorie, le film devenant un défouloir qui propose même l’un des plus beaux full frontal récemment vu sur grand écran. Si, après sa moisson de statuettes et son passage à Hollywood (Slumdog Millionaire, 127 heures), on aurait pu craindre que Danny le révolté ne s’assagisse, Trance est là pour rappeler que Boyle est un cinéaste pirate. Jamais là où on l’attend.Bande-annonce : Choix N°2 : The Hit Girls de Jason Moore avec Elizabeth Banks, Anna Kendrick, Rebel WilsonSynopsis : Beca est le genre de fille qui préfère écouter son lecteur MP3 que la personne assise en face d'elle. Fraîchement arrivée à la fac, elle a du mal à y trouver sa place. Elle intègre alors, plus ou moins contre son gré, une clique de filles qu'elle n'aurait jamais considérées abordables ou fréquentables : un mélange de pestes, de bonnes pâtes et d'originales dont le seul point commun est la perfection avec laquelle elles chantent a cappella. Et quand la nouvelle venue les initie, au-delà des arrangements traditionnels et des harmonies classiques, à des interprétations et des combinaisons musicales novatrices, toutes se rallient à son ambition d'accéder au sommet du podium dans cet univers impitoyable qu'est celui du chant a cappella à l'université, ce qui pourrait bien s'avérer la chose la plus cool qu'elles aient jamais faite, ou la plus folle.L’avis de Première : Si Clueless et Lolita malgré moi nous ont appris quelque chose, c’est qu’il ne faut jamais juger un teen movie à son affiche. La preuve avec The Hit Girls, qui, sur le papier, ressemble à une basse tentative d’exploitation de la popularité de Glee au cinéma. En réalité, il s’agit probablement de ce qu’Hollywood a produit de mieux en la matière depuis des années. À partir d’un scénario aux coutures très apparentes (la rebelle Beca parviendra-t-elle à convertir ses coéquipières à David Guetta ?), Jason Moore livre un film à l’énergie et à l’humour inespéré, parcouru de moments musicaux qui se paient même le luxe de filer des frissons – si votre pouls ne s’emballe pas devant cette reprise improvisée du No Diggity de Blackstreet, consultez d’urgence un cardiologue. La performance électrique d’Anna Kendrick, enfin en tête d’affiche, confirme notre intuition : on tient le tube du printemps.Bande-annonce : Choix N°3 : Sous Surveillance de Robert Redford avec Robert Redford, Shia LaBeouf et Julie ChristieSynopsis : En 1969, un groupe de militants radicaux appelés Weather Underground revendique une vague d’attentats aux Etats-Unis pour protester contre la guerre du Vietnam. La plupart de ses membres furent emprisonnés, mais quelques-uns disparurent sans laisser de trace… Jusqu’à aujourd’hui. L’arrestation de Sharon Solarz, l’une des activistes, remet cette affaire sur le devant de la scène, au point d’attiser la curiosité du jeune et ambitieux reporter Ben Schulberg. Jouant de ses relations au FBI, il rassemble petit à petit les pièces du puzzle, le menant jusqu’à Jim Grant, un avocat apparemment sans histoires… Lorsque celui-ci disparait brusquement, le journaliste se lance sur sa piste, déterminé à le retrouver avant le FBI. D'après le roman de Neil Gordon.L’avis de Première : Robert Redford n’aura au fond exploré que deux sujets au cours de sa carrière de cinéaste : l’histoire de son pays (Quiz Show) et son destin d’icône américaine (L’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux). Son neuvième film, Sous surveillance, prend le parti d’entremêler ces deux fils en se présentant comme un examen de conscience de la gauche US contestataire dont Redford reste l’une des incarnations les plus emblématiques. L’ombre des Hommes du président plane bien sûr ici, l’ex-interprète de Bob Woodward passant symboliquement le témoin à Shia LaBeouf, plutôt convaincant en journaliste opiniâtre aux cheveux gras. La mécanique du thriller parano est un peu rouillée (on n’est pas chez Alan J. Pakula), mais tant pis. Sous surveillance se regarde surtout pour son joli défilé de vieilles gloires (Susan Sarandon, Nick Nolte, Julie Christie...), toutes invitées à contempler, le temps d’une scène ou deux, leur jeunesse envolée et leurs idéaux perdus.Bande-annonce : Voir les autres sorties de la semaine ici