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Ça raconte quoi ? Le cauchemar de la juge la plus stricte de Paris, qui découvre qu’elle est tombée enceinte au cours d’une soirée trop arrosée. Sa grossesse étant très avancée, elle ne peut avorter. Et le pire, c’est que le père de son enfant est un criminel, accusé d’avoir assassiné un vieil homme avant de lui manger les yeux.

C’est avec qui ? Sandrine Kiberlain, qui s’amuse visiblement comme une folle dans la peau de cette juge amnésique, Albert Dupontel en accusé qui ne comprend rien à rien mais garde l’espoir d’être disculpé et quelques fidèles de l’acteur-réalisateur tels que Nicolas Marié en avocat qui bégaye et Terry Gilliam lors d’une courte mais savoureuse apparition.

Nombre de nominations ? 6. Meilleur film, meilleur réalisateur (Albert Dupontel), meilleure actrice (Sandrine Kiberlain), meilleur acteur (Albert Dupontel), meilleur scénario original (Albert Dupontel) et meilleur montage (Christophe Pinel).

Pourquoi fallait le voir ? Parce qu’au sein d’un cinéma français formaté, Albert Dupontel, adepte des mises en scène hystériques qui tapent sur tout ce qui bouge (ici la justice, les médias, le carcan de la société), est un défouloir salutaire. Parce que le traitement ne se contente pas d’être drôle et que le regard que le cinéaste porte sur la justice est sans concession. Parce que Sandrine Kiberlain prouve qu’elle est excellente dans le registre de la comédie. Parce que le film contient le meilleur cameo de l’année. Non, ne comptez pas sur nous pour le spoiler. D’ailleurs, 9 Mois Ferme est le plus gros succès de Dupontel en France, qui n’avait encore jamais atteint le million avec l’une de ses réalisations (il l’avait frôlé avec Le Vilain). Record battu avec cette intrigue judiciaire décalée qui a attiré 2 millions de curieux dans les salles obscures.

Ça repart avec quoi ? Deux César ? Nommé quatre fois au cours de sa carrière (pour son premier film, Bernie, mais aussi en tant qu’acteur dans Un héros très discret, La Maladie de Sach et Deux jours à tuer), Albert Dupontel n’a jamais reçu de César. Cette année, il obtient quatre nominations et devrait bien repartir avec un prix. On mise sur celui du scénario original. Ca tombe sous le sens tant son histoire complètement barrée est racontée d’une drôle de manière. Rien que pour les scènes où la juge découvre comment elle s’est comportée le soir du nouvel an grâce aux caméras de surveillance, et les reconstitutions du crime, Dupontel mérite ce prix. En tant qu’acteur, son plus grand concurrent est sans doute Guillaume Gallienne, adoré par la critique et le public dans Les Garçons et Guillaume à Table. Parmi les réalisateurs, c’est surtout Abdellatif Kechiche qui a des chances de repartir avec le César pour La Vie d’Adèle, adoré par les cinéphiles depuis sa Palme d’Or à Cannes. Idem pour le meilleur film. Côté montage, le style survolté de Dupontel séduira-t-il les votants ? Peut-être moins que le basculement entre théâtre et cinéma de Guillaume et l'énorme travail sur La vie d’Adèle. En revanche, Sandrine Kiberlain pourrait bien repartir avec le César de la meilleure actrice, malgré la concurrence de Bérénice Bejo et Léa Seydoux. Elle a déjà été nommée trois fois dans cette catégorie, ainsi qu’en second rôle (pour Un héros très discret en 1997, exactement comme… Albert Dupontel !), et deux fois parmi les meilleurs espoirs. Mais cette fois pourrait être la bonne.

 

Quelles sont les chances de La Vie d'Adèle ?Quelles sont les chances du Passé ?Quelles sont les chances de La Vénus à la fourrure ?

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