True Grit : comparatif des films de 1969 et 2011
Paramount

La version originale avec John Wayne reviendra ce soir sur Arte.

Les frères Coen n’ont pas arrêté de répéter, lors de la promotion de True Grit, qu’ils s’étaient inspirés du roman de Charles Portis, et non de la première adaptation, Cent dollars pour un shérif, sortie en 1969, et réalisée par Henry Hathaway. Si vous aimez le western du duo de Fargo, ne ratez pas l'occasion de la comparer à l'originale, proposée à 20h55 sur la 7e chaîne, et déjà visible gratuitement sur Arte.TV.

Lors de la conférence de presse parisienne organisée en 2011, Joel Coen avait avoué qu'il n'aimait pas tellement le western original : "Je n'ai pas revu l'original depuis qu'il est sorti en 1969, c'est la vérité. Je ne me souviens pas avoir été particulièrement impressionné par le film, et d'ailleurs, je n'en ai pas un grand souvenir".

Un peu plus tard, le réalisateur expliquait qu'il avait même été choqué par l'actrice qui jouait le personnage principal du film d'Hathaway : "C'était censée être une adolescente alors que l'actrice avait clairement passé la vingtaine (...). Franchement, on ne voulait pas comparer notre film avec l'original. Ce qui nous intéresse vraiment, c'est le roman".

Et c'est vrai : le film est une fantasmagorie sombre, le voyage d'une enfant dans des contrées hostiles, un parcours initiatique plus qu'une série B (comme l'était l'original). Depuis la scène d'ouverture qui nous fait pénétrer un monde ténébreux jusqu'à la séquence du sauvetage qui oscille entre le rêve et la réalité, True Grit est, comme souvent chez les Coen, une oeuvre forte, intense et qui flirte avec le merveilleux. MAIS, car il y a un mais...


True Grit, des frères Coen, est meilleur que son modèle [critique]

En regardant cette vidéo qui compare quelques scènes clés des deux films, les ressemblances sont troublantes. Mêmes dialogues (on peut le mettre sur le compte d'une fidélité au roman), gestuelle similaire… C'est surtout flagrant lors de la première scène, entre le Marshall Reester Cogburn et la jeune Mattie Ross, qui veut l'engager pour qu'il assassine le meurtrier de son père. Et dans la scène de la fusillade.

Alors, quoi ? Les Coen se seraient-ils plus inspirés du film original qu'ils ne veulent bien le dire ? Auraient-ils revu le film d'Hathaway, certes plus faible, mais éminemment sympathique ? En dehors de l'anecdote, ce montage permettra aussi de s’arrêter sur l'interprétation de John Wayne, pour laquelle il reçut un Oscar, et celui de Jeff Bridges. S’ils interprètent le même personnage, leur jeu d’acteur est extrêmement différent.


Les frères Coen sont obsédés par les cercles