Date de sortie 22 mars 2017
Durée 99 mn
Réalisé par Adrian Sitaru
Avec Tudor Istodor , Mehdi Nebbou , Nicolas Wanczycki
Scénariste(s) Claudia Silisteanu, Adrian Silisteanu
Distributeur Damned Distribution
Année de production 2016
Pays de production France, ROUMANIE
Genre Drame
Couleur Couleur

Synopsis

Radu travaille comme stagiaire au sein de l'antenne de France Presse à Bucarest. Ambitieux, il rêve de devenir journaliste. Le rapatriement de deux prostituées mineures en Roumanie lui donne l'occasion de se faire remarquer. Il devient fixeur pour Axel, un journaliste français assez célèbre. Radu doit aider Axel à trouver des témoins et surtout à convaincre Anca, une des jeunes filles traumatisées, de témoigner. L'enquête s'avère compliquée car l'entourage d'Anca se montre hostile. Radu, qui commence à négliger son jeune fils, apprécie de moins en moins les méthodes d'Axel...

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Critiques de Fixeur

  1. Première
    par Eric Vernay

    Moins en vue que les «stars» Cristi Puiu, Cristian Mungiu ou Corneliu Porumboiu, Adrian Sitaru trace son sillon dans la fameuse nouvelle vague roumaine. Ses films sont certes un peu avares en séduction immédiate, avec leur facture rugueuse et leurs sujets a priori sordides comme l’inceste ou l’avortement (Illégitime). Mais Adrian Sitaru a l’art de transformer le glauque en or. Cette fois, on parle prostitution. Radu, jeune apprenti journaliste de Bucarest, devient «fixeur» pour un grand reporter français. Sa mission: faire parler devant la caméra une adolescente victime d’un réseau de proxénétisme franco-roumain. Très motivé au départ, l’ambitieux Radu se met à douter de la base éthique de leur démarche. La fin (informer le téléspectateur) justifie-t-elle vraiment les moyens (remuer le couteau dans la plaie d’une fille fraîchement traumatisée) ? Un questionnement qui résonne avec sa vie privée, où le perfectionnisme forme parfois un ménage ambivalent avec la manipulation. Il n’y a jamais de manichéisme chez Sitaru: la frontière entre le Bien et le Mal se situe dans un no man’s land stimulant qui fait vibrer chaque scène au lieu de la figer sous le vernis d’un vouloir-dire. Sur la foi d’un détail décalé au second plan ou d’une distanciation par la mise en abyme, on bifurque ainsi d’une tension de thriller vers le pur gag burlesque ou l’émotion, sans crier gare. Ne reste plus au spectateur qu’à tenter de se positionner dans ce petit théâtre moral aussi retors que ludique.