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Plus de 100 millions de personnes ont lu les aventures de James Bond, la moitié de la planète a suivi ses aventures sur grand écran. La recette d’un tel succès ? Un personnage crédible, largement inspiré de la vie de son auteur. Le documentaire La Véritable histoire de... James Bond lève le voile sur ce héros ce soir sur France 5.

Plus de 100 millions de personnes ont lu les aventures de James Bond, la moitié de la planète a suivi ses aventures sur grand écran. La recette d’un tel succès ? Un personnage crédible, largement inspiré de la vie de son auteur. Le documentaire La Véritable histoire de... James Bond lève le voile sur ce héros ce soir sur France 5.Fleming, Ian Fleming…L’espionnage, le papa de James Bond en connaît un rayon ! En 1939, après avoir tâté du journalisme, Ian Fleming intègre le corps de réservistes de la Royal Navy. Doué et charmeur, le jeune homme de 29 ans sympathise avec ses supérieurs, dont l’amiral John Godfrey, directeur des services de renseignements de la Navy. Il en profite pour coucher quelques notes sur papier. "Le 15 janvier 1952, il glisse une feuille dans le rouleau de sa vieille machine à écrire, raconte Henry Chancellor, auteur d’un livre consacré à James Bond, paru en 2005. Il commence à taper avec trois doigts les premières lignes de Casino Royale." Six semaines plus tard, le roman est terminé. La saga 007 est en marche et l’amiral Godfrey décroche naturellement un rôle dans l’intrigue, celui de M, le directeur du MI6.Un espion modèleEn 1942, Fleming a pour mission d’envoyer des agents au combat. Il forme un commando spécial appelé 30 A.U (pour Assault Unit). Parmi la dizaine de recrues, un certain Patrick Dazel Job se distingue particulièrement. Bon skieur, tireur d’élite, espion et sous-marinier, il présente de nombreux points communs avec le futur James Bond. En outre, l’homme est connu pour sa truculence mais aussi pour son mépris de la bureaucratie. Pourtant, Dazel Job niera toujours avoir servi de modèle au héros de Fleming. "Parce qu’il n’avait eu qu’une seule femme", souligne son fils Ian dans le documentaire.Un homme à femmesA l’instar du personnage qu’il s’apprête à créer, Ian Fleming se présente volontiers comme un séducteur macho qui peut se révéler odieux. Pendant des années, il a mené une vie dissolue et multiplié les conquêtes. Elles seront les inspiratrices des fameuses "James Bond Girls". Fleming s’amusera à leur donner des noms à double sens. Du pseudonyme faussement naïf Mary Goodnight (Mary Bonne Nuit), aux allusions indélicates, Honey Rider (celle qui aime chevaucher).Un inspecteur gadgetsUne bague à ultrasons (Meurs un autre jour), une montre à rayons laser (GoldenEye), une cigarette tueuse (On ne vit que deux fois)… Le grincheux Monsieur Q (pour "Quartermaster", quartier-maître) qui présente ses gadgets à James Bond demeure l’attraction majeure de la saga. Ce personnage doit son existence à Charles Fraser-Smith, qui chapeautait une division des services secrets chargée de fabriquer des objets truqués (balles de golf explosives, étui à cigarettes dissimulant un appareil photo…), susceptibles d’aider les prisonniers de guerre à s’enfuir et les agents à collecter des informations.Un monsieur rancunier Ian Fleming ne supportait pas d’être contrarié, et beaucoup de ceux qui s’y sont hasardé ont trouvé une place dans ses romans. Catégorie "méchants", évidemment. C’est le cas du personnage de "Goldfinger" (le roman éponyme, publié au Royaume-Uni en 1959, sera adapté au cinéma en 1964), un riche industriel obsédé par l’or, que Bond va traquer. A travers ce personnage, Ian Fleming a voulu régler ses comptes avec Ernö Goldfinger, un architecte réputé pour ses constructions ultramodernes, un style dont le romancier s’était révélé être un fervent opposant…Thomas Gaetner de Télé 7 Jours