9.3 BB
CHABRAQUE PRODUCTIONS - MAISON WANOWAN - FTV

Wallen, son épouse, a écrit 9.3 BB, une nouvelle série pour la plateforme Slash de France TV, que l'artiste a réalisé intégralement du côté de la Seine-Saint-Denis. Il nous explique sa vision, entre poésie et hip-hop.

C'est l'histoire de Leila, 19 ans, qui va tomber sous le charme du théâtre et plus exactement de Bertolt Brecht. Pour oublier la perte douloureuse de son fiancé, elle va tenter de se reconstruire sur les planches et convaincre ses amis de la cité de monter une pièce, avec elle. 

9.3 BB
Jean-Philippe BALTEL - CHABRAQUE PRODUCTIONS - MAISON WANOWAN - FTV

La chanteuse Wallen a écrit 9.3 BB comme un hymne à la culture, au théâtre et aux gens des cités. Qui d'autre que son mari, Abd al Malik, pour la mettre en scène ? L'artiste réalise les 8 épisodes de cette création Slash, qui a pour ambition avouée de filmer la banlieue sous un jour nouveau et sous une forme originale, dans "un style clip" totalement assumé : "Je crois avant tout que c'est un esprit, l'esprit "clip", confie à Première Abd al Malik, qui précise sa définition du genre : "Il y a un rapport aux couleurs, une approche spécifique dans les cadres. Martin Scorsese dit souvent qu'il est un réalisateur rock. Moi, je suis un réalisateur hip-hop !"

L'artiste revendique diverses influences qui ont forgé son esthétique, notamment celle de la culture du hip-hop. Abd al Malik nous avoue avoir été "marqué par l'aspect visuel et esthétique des clips. Il y a eu de grands "clipeurs" dans l'histoire du hip-hop. Des gens comme Hype Williams par exemple. Et après, il y a aussi le monde de la photo lié au hip-hop avec Jonathan Mannion par exemple. Ces images m'ont marqué, dans ma carrière d'artiste et j'ai eu envie de m'inspirer de tout ça. Les clips de Kendrick Lamar aujourd'hui ne sont pas seulement des clips de rap. Ils disent quelque chose artistiquement, et j'avais envie de m'inscrire dans cette dynamique-là."

Abd al Malik et Wallen
Abaca

Alors que cherche à dire 9.3 BB à travers les images d'Abd al Malik ? Le message est clair : il faut montrer la cité sans ses dealers, la banlieue avec son dynamisme. Parce que les héros engagés de la série ne "parle pas d'une minorité mais d'une majorité" assure l'artiste. "Le problème avec les séries sur la drogue dans les cités, comme Top Boys par exemple ou d'autres, c'est qu'on en oublie qu'il y a essentiellement des hommes et des femmes qui ont une vie tout à fait normale dans ces quartiers." Le réalisateur va plus loin et insiste :

"Je ne dis pas que le trafic n'existe pas, mais ça a un caractère exceptionnel. Mais on en oublie qu'il y a d'autres histoires qui méritent d'être racontées, qui sont de belles histoires, des histoires fortes. Wallen et moi avons tous les deux grandi dans des cités, elle à Saint-Denis, moi dans celle du Neuhof à Strasbourg. On a un rapport particulier aux quartiers populaires et on avait envie de raconter ça, de montrer comment ça se passe et que ces jeunes-là ne sont pas forcément hermétiques à la culture. Il s'agit de détricoter des clichés au fond."

Après le petit écran, Abd al Malik sera bientôt de retour sur le grand. Il vient de finir tournage de son nouveau film, L’Affaire de l’esclave Furcy, 10 ans après Qu’Allah bénisse la France.

9.3 BB - le 19 avril 2024 sur France TV.Slash - 8 épisodes de 26 min