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PHOTOS - Robin Williams : "En ce moment, je suis légèrement dans le creux"

La planète cinéma ne se remet pas de la mort aussi soudaine que brutale de Robin Williams, survenue le 11 août à l'âge de 63 ans.Le suicide de la star de Good Morning Vietnam, du Cercle des Poètes Disparus (son plus gros succès en France), de Will Hunting (avec un Oscar à la clé), et de Fisher King, a plongé les professionnels et les cinéphiles dans l'effroi et la mémoire de l'éternel amuseur triste a été honorée par de nombreuses stars et d'innombrables fans à travers la planète.Alors qu'une nuit spéciale consacrée à l'acteur se déroulera à Paris le mois prochain avec les projections de Hook, du Cercle des poètes disparus et de Jumanji, la télévision continue les diffusions de ses films et dimanche, Mrs. Doubtfire, diffusé sur France 4, a battu le record d'audience de la chaîne et assis encore un peu plus la popularité du regretté comédien.Aujourd'hui, c'est l'excellent magazine britannique Empire qui republie sur son site une formidable interview de l'acteur (à découvrir en intégralité sur ce lien). Réalisé en 2006, ce long entretien organisé à l'occasion de la sortie de Man of the Year de Barry Levinson (son réalisateur de Good Morning Vietnam) fut pour la star qui sortait alors de cure de désintoxication, l'occasion de faire un bilan de sa carrière. Et de sa vie. Extraits.Dès la mise en bouche, Robin Williams, mélangeant sincérité et second degré, plantait le décor de l'entretien en évoquant sa récente sortie de rehab pour des problèmes liés à l'alcool : "En fait, je suis allé en cure de désintoxication pour une petite broutille (rires). Non, mais c'est drôle, parce que par le passé, quand quelqu'un s'en allait à la campagne pour suivre une cure de désintoxication, il y avait un code et les gens disaient : "Il est physiquement épuisé, il a besoin de se ressourcer". Eh bien, je suppose que pour ma part j'ai été victime d'un épuisement liquide ! (Avec une voix différente:) "Olala ! Il est complètement épuisé ! Liquéfié ! Complètement HS !" Vous savez, le verre est toujours à moitié plein ou à moitié vide. Je ne m'inquiète pas, tant qu'on remplit le mien jusqu'en haut."Par la suite, il abordait d'une manière plus frontale cette addiction, confiant notamment : "Avec l'alcool, j'ai complètement dépassé mes limites. J'ai atteint un niveau que je ne pensais pas atteindre. Je buvais seul à la maison, ça a duré trois ans en pensant que je pouvais m'arrêter quand je voulais. Finalement, j'ai réalisé que non, que je ne pourrais pas arrêter seul. Que j'avais besoin d'aide. Alors là vous faites les démarches, et vous vous rendez compte que vous n'êtes pas seul. Qu'il y en a plein comme vous ! Certains sont même encore au Congrés !"Au moment de cette interview, Robin Williams était sorti depuis quelques mois de rehab et livrait son humeur du moment : "Aujourd'hui, je me ressens avec mes doigts ! (Rires) Non, plus sérieusement, je me sens bien. Je me sens moi-même comme je ne me suis jamais autant senti moi-même tout au long de ma vie. Vous faites votre trajet et vous devez un jour arriver à ce point, au point où vous vous êtes trouvé, où vous pouvez sortir de l'autre côté et vous dire : "C'est moi, c'est ce que je suis. J'ai des défauts et j'ai des faiblesses, mais c'est ok, je vais faire avec et je ne vais pas prétendre que je suis plus grand que je ne suis." Généralement, quand les gens disent qu'ils vont bien, cela signifie en fait qu'ils sont dans la merde, dans le besoin, névrosé et dépressif !" (Rires).Par la suite, toute sa filmographie était passée en revue et il analysait : "Ma carrière a toujours était un peu élastique ; ça va ça vient. En ce moment, je suis légèrement dans le creux. Il fut une époque où j'avais l'habitude d'être toujours dans la liste des 100 personnalités les plus puissantes d'Hollywood, mais maintenant je ne suis même pas sur la liste des 100 personnes les plus intéressantes à regarder. Mais je ne m'inquiète pas trop."Et quand on l'interrogeait sur le temps qui passe, et s'il trouvait la vie plus agréable avec l'âge qu'à ses débuts, Robin confiait : "Il faut bien avouer que, évidemment, lorsque vous vieillissez, il y a des moments où vous vous dites "Oh, non ! Pas maintenant !" quand ça commence à retomber. Il est étonnant que la science médicale ait pu développer un médicament pour maintenir votre érection, mais qu'elle ne puisse pas encore développer un médicament pour régler vos problèmes mentaux et vous aider à vivre mieux."