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Comme dans tout son cinéma, Paolo Sorrentino marche sur un fil, sur "une ligne", celle qui sépare le bon du mauvais goût, dans Youth. Le spectateur se rangera d'un des deux côtés de cette frontière subjective selon sa sensibilité, à Première nous avons choisi notre camp depuis bien longtemps.>>> Avec Youth, Sorrentino choisit définitivement le désirDans cet extrait de son dernier film, présenté à Cannes en mai dernier, le cinéaste italien est plus funambule que jamais quand il filme avec une grâce sans pareil le vieillissant Michael Caine, chef d'orchestre de légende élégamment retraité dans la campagne suisse, retrouver ses gestes d'autrefois assis, seul, avec des vaches en guise de musiciens.Nous avions évoqué ce passage avec Sorrentino, qui en parlait ainsi :"Il fallait que ce soit comme une symphonie. Mais il fallait surtout que ca reste imparfait ; justement pour éviter le mauvais goût. C’est une tentative de symphonie, mais certainement pas un essai réussi, sinon ça devenait grotesque. Au fond, je marche sur une ligne, une frontière ténue…"Une frontière qu'il repousse sans cesse dans cette oeuvre mélancolique qui explore la vieillesse et se nomme Youth. En salles le 9 septembre prochain.