Le studio a semble-t-il du mal à tourner la page Harry Potter... mais pas que.Dans le sillage d’Universal, qui a renoncé à de gros projets cinématographiques ces derniers mois, Warner Bros. vient de reporter la production d’un film dont on a beaucoup entendu parler ces derniers temps, à savoir Paradise Lost. Deadline révèle en effet que le studio, qui doit travailler sur cette adaptation de concert avec Legendary Pictures, a décidé de retarder le tournage, jugeant le budget de production – 120 millions de billets verts – un peu trop élevé. Il souhaite ainsi le revoir à la baisse (on parle de 10 à 15%).Cette fresque épique, dont l’intrigue – inspirée d’un poème de John Milton datant du XVIIème siècle – se noue autour de la guerre opposant Lucifer, l’ange déchu, à l’archange Michel, sera mise en scène par Alex Proyas, à qui l’on doit The Crow et I, Robot. Toujours est-il que le cinéaste va devoir batailler pour retenir la belle brochette d’acteurs qu’il était parvenu à s’offrir, comme Bradley Cooper, Casey Affleck et Djimon Hounsou, pour ne citer qu’eux.Par ailleurs, une autre adaptation vient de subir un sort encore plus frappant, puisque l’on apprend, toujours de Deadline, que la Warner vient de se détacher du projet Arthur et Lancelot, dont David Dobkin (Serial Noceurs) devait prendre les commandes. Là aussi, le coût de production, estimé à 130 millions de dollars, aurait fait bondir le studio. Mais le film n’en est pas à sa première secousse puisque le casting, qui n’a cessé de changer, avait déjà posé problème, bien qu’aux dernières nouvelles, Kit Harington (Silent Hill) avait signé pour camper Arthur tandis que Joel Kinnaman (Easy money) devait prêter ses traits à Lancelot. Malheureusement pour eux, il va falloir attendre un peu avant de rejoindre la table rond, le projet se retrouvant sans studio de production. La faute à Harry Potter ?Si la firme semble de moins en moins enclin à financer certains projets, la saga Harry Potter n’y est peut-être pas tout à fait étrangère. Rappelons que le dernier chapitre des aventures de l’apprenti sorcier a atteint les salles obscures cet été, marquant ainsi le dénouement d’une histoire plus que fructueuse qui aura duré dix ans. Forcément, quand l’argent ne rentre plus aussi régulièrement, difficile de flairer les longs-métrages juteux que proposent les cinéastes. La Warner se ferait-elle plus frileuse ?Ou plutôt à leur budget ? On peut aussi comparer ces deux cas à ceux qui ont touché dernièrement Universal, studio qui a abandonné deux projets d'envergure : les adaptations de La tour Sombre et des Montagnes hallucinées, pourtant mises en scènes par des réalisateurs confirmés (respectivement Ron Howard et Guillermo Del Toro) et tirées de romans cultes de Stephen King et Lovecraft. Ce qui a posé problème, c'était le danger d'associer un gros budget à des films qui seront certainement déconseillés aux moins de 13 ou 17 ans (ce qui réduit potentiellement le nombre de spectateurs). Hollywood ne veut plus s'aventurer dans des dépenses extrêmes pour des résultats hasardeux... C'est ce que laissait entendre Disney qui demandait récemment à Gore Verbinski de revoir le budget de The Lone Ranger à la baisse, malgré la présence de Johnny Depp au casting, dont les derniers films pour le studio ont cartonné (Alice au Pays des Merveilles, Pirates des Caraïbes 4). The Lone Ranger n'était pas aussi célèbre que Superman, Harry Potter ou Spider-Man auprès du public : plus de 230 millions de dollars de production pour un héros méconnu, c'est beaucoup... La tendance de réduction des budgets de production est donc lourde et risque de s'aggraver. Même si Warner puisait dans les légendes de la Table Ronde et la Bible (et s'assurait que les deux projets parleraient à un maximum de monde) le budget élevé,  associé au manque de stars au casting (Bradley Cooper a beau avoir été élu homme le plus sexy de l'année, il n'a pas l'envergure d'un Johnny Depp), a donc pu freiner le studio. Heureusement que Batman revient !La Warner n'est pour autant pas à plaindre : elle détient quelques blockbusters très attendus, tels que The dark knight rises (25 juillet 2012) ou la suite de Sherlock Holmes (25 janvier 2012). Rien de très neuf, donc. Il lui reste maintenant à trouver, comme Universal vient de le faire avec le film de Luc Besson porté par Angelina Jolie, LE film original qui lui assurera un certain succès.