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Alejandro Amenabar est un génie trop rare. Et son nouveau film Agora pourrait bien le confirmer. Le cinéaste nous avait Ouvert les yeux sur son talent monstrueux ; il s’est hollywoodisé en jouant la carte de la terreur classique avec Les Autres (recoins sombres et portes qui grincent) avant de repasser en Espagne avec le sublime Mar Adentro. A chaque fois, c’est simple, parfait. Il revient aujourd’hui dans un tout autre genre : le film historique. Dans Agora, Rachel Weisz incarne Hypatie, une astronome qui tente de protéger les livres de la bibliothèque d’Alexandrie. Nous sommes au VI siècle avant Jésus-Christ et les chrétiens sont en pleine insurrection contre la domination romaine. L’amour se mêle à cette fresque historique puisque deux hommes se disputent le cœur de la belle : Oreste, un homme riche, et Davus, un jeune esclave partagé entre ses sentiments envers cette femme exceptionnelle et son besoin de s’affranchir de sa condition. Présenté à Cannes en mai dernier, ce péplum ultra ambitieux (de la science, des toges, de l’amour, une caméra kubrickienne et une foule de questions existentielles) avait laissé un goût amer sur la Croisette. On attendait Gladiator et Amenabar livrait un film dense et foisonnant. Loin du festival, débarrassé de toute pression, cette bande-annonce donne envie de revoir ce film monstre : l’univers obsessionnel d’Aménabar est là, et tous les thèmes du film se mêlent habilement : l’amour, la guerre, la défense de la culture et le besoin de liberté. Vite, on veut revoir ça.