Première/Tamasa Distribution

Première avait rencontré l’acteur en 1979 pour parler du "film superbe" d'Alain Corneau.

Ce soir, Arte diffusera Série Noire, le classique d’Alain Corneau sorti au cinéma il y a près de 40 ans. A l’époque, son acteur principal Patrick Dewaere avait fait la couverture de Première, quelques mois après avoir cartonné grâce à Coup de tête. C’étaitquatre ans avant son suicide, en 1983, et il expliquait à Philippe de L’Estang que ce film lui tenait particulièrement à cœur.

L’histoire de Série noire ? Franck (Patrick Dewaere), représentant de commerce, traîne son existence minable dans la triste banlieue parisienne. De porte-à-porte en rencontre laborieuse, il fait bientôt la connaissance de Mona (Marie Trintignant), une adolescente de 17 ans. Ils vont décider alors de quitter leur morne existence à tout prix…

Patrick y joue "un mec comme n’importe qui et en même temps (est) un personnage particulier. Mais parce que tout le monde est particulier." "Moi, je dis souvent que, faire quelque chose de bien, ça ne m’intéresse pas, ajoutait-il ensuite. Ce que je veux, c’est faire quelque chose de génial. Quelque chose qui ne fasse pas simplement que les gens soient contents, mais ahuris. Voilà ce que je cherche : l’ahurissement. Chacun son truc, hein !" Il révélait plus loin être ravi de sa notoriété. "Il n’y a rien de chiant à être célèbre. Evidemment, il faut garder ses distances. (…) Mais j’adore qu’on me reconnaisse, oui. Plus on me reconnaît, plus on m’aime bien, plus les gens me disent : ‘Merci d’avoir fait ce film-là’, plus je me sens vachement heureux."
En toute fin d’interview, il revenait enfin en détail sur Série noire, expliquant ce qui l’avait attiré sur ce drame. "C’est un film que j’adore parce qu’on n’y prend pas absolument pas parti. On raconte une histoire dont la fin pourrait être un fait divers dans un journal. C’est une histoire horrible et très simple, qui peut arriver à tout le monde. Sans juger. Et sans s’excuser. Jamais."

La critique du film a été publiée dans le numéro suivant (le 28). Sans rien spoiler de l’intrigue, Dominique Maillet écrivait : "La critique française usant et abusant régulièrement des superlatifs les plus élogieux, on est contraints de s’interroger sur le vocabulaire à employer quand, vraiment, on a le sentiment d’avoir vu un film superbe et sublime, un film comme rarement le cinéma a su en produire."