Le seigneur des anneaux : aux origines de la saga culte de Peter Jackson
Warner Bros

Après la saga Harry Potter, TF1 rediffuse Le Seigneur des Anneaux le mardi soir.

Saga emblématique du septième art, Le Seigneur des Anneaux revient sur le petit écran à partir de ce soir, à raison d'un volet tous les mardis. TF1 programme à partir de 21h La Communauté de l'anneau, premier volet de la première trilogie qu'a consacré Peter Jackson à l'oeuvre de Tolkien et sorti en salles en 2001. Peu de sagas ont eu ces dernières années l'impact qu'a eu Le Seigneur des Anneaux sur la culture populaire à l'échelle mondiale. Les aventures des Hobbits Frodon, Sam, Merry, Pippin et leurs compagnons de voyage Aragorn, Legolas, Gimli ou Gandalf ont laissé une empreinte inaltérable dans le monde de la fantasy.

Le triomphe du Seigneur des Anneaux, c'est aussi celui de Peter Jackson, maître d'oeuvre qui a contribué à faire connaître les écrits de Tolkien à un tout nouveau (grand public) en signant l'épopée épique et spectaculaire que tout le monde connaît. En trois films, la saga a engrangé près de trois milliards de dollars de recettes, réalisé près de 21 millions d'entrées en France et remporté dix-sept Oscars, dont quatre pour ce premier épisode. Autant dire un monument du blockbuster hollywoodien, porté cependant par la version d'un véritable auteur, Peter Jackson, dont le nom reste à jamais associé à celui du Seigneur des Anneaux.

Le triomphe du Seigneur des Anneaux, c'est celui d'une œuvre aussi universelle que personnelle, que Peter Jackson a porté à bout de bras pendant des années. À l'occasion de la rediffusion du premier volet de la franchise, retour sur les événements qui ont conduit à la naissance d'une trilogie culte.

Le Seigneur des anneaux en série, mission impossible ?

Tolkien, une passion d'enfance

Comme beaucoup de jeunes de sa génération, Peter Jackson découvre les œuvres de J. R. Tolkien à travers la première adaptation au cinéma de la saga, le film d'animation Le Seigneur des Anneaux réalisé par Ralph Bakshi en 1978. Dans une interview à la Barnes & Noble Science Fiction Newsletter en 2001, il revient sur ses premiers souvenirs de la saga et ses premières envies de l'adapter au cinéma : "J'ai vu le film de Ralph Bakshi, et c'est lui qui m'a donné envie de lire le livre. Je l'ai adoré et j'ai eu envie d'en savoir plus. En 1978, un film d'animation était certainement la façon la plus sensible de rendre honneur à l'ampleur de l'histoire. Un film en prise de vues réelles était impossible. Aujourd'hui, les effets numériques peuvent accomplir ce qu'accomplit l'animation, et plus encore".

Jackson va donc garder l'idée d'adapter Le seigneur des Anneaux pendant près de deux décennies, bien conscient qu'il lui sera impossible de produire ce projet ailleurs qu'aux États-Unis. Après s'être révélé aux yeux du monde en devenant l'un des rois de la série B trash au tournant des décennies 80 et 90 avec Bad Taste, Les Feebles et Braindead, Jackson débarque à Hollywood où il se fait remarquer en 1994 en signant Créatures Célestes, qui lui vaut le Lion d'argent du meilleur réalisateur à la Mostra de Venise.

Il enchaîne dès lors avec Fantômes contre fantômes, qui lui vaudra malgré des avis élogieux son premier flop commercial. Alors qu'il termine le film, le réalisateur, conscient de son statut de figure émergente du cinéma hollywoodien, veut acquérir les droits d'adaptation des romans de Tolkien avec l'aide de sa femme Fran Walsh et d'Harvey Weinstein. À l'époque, le réalisateur espère déjà monter une trilogie : une adaptation du Seigneur des anneaux en deux volets et un troisième film consacré à Bilbo le Hobbit. Il contacte alors Saul Zaentz, producteur du film de Bakshi et détenteur des droits d'adaptation.

Ce dernier accepte la proposition de Jackson, mais le cinéaste rencontre un premier problème : Zaentz ne possède les droits que du Seigneur des Anneaux, et non pas de Bilbo. Le projet du cinéaste prend du plomb dans l'aile, d'autant plus qu'à l'époque, en avril 1996, Universal lui propose un autre engagement : une nouvelle adaptation de King Kong, qui deviendra l'autre projet au long cours de la filmographie du réalisateur néo-zélandais.

 
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La valse des hésitations

Pendant plus de deux ans, Peter Jackson va se retrouver au point mort, alternant constamment entre un projet et l'autre. À la fin de l'année 1996, le projet King Kong est confirmé officiellement par Universal, mais des problèmes divers (concernant notamment les lieux de tournage mais aussi le développement de projets concurrents mettant en scène des primates comme La planète des singes de Tim Burton ou Mon ami Joe) vont à nouveau retarder Peter Jackson, au point que la production de King Kong s'interrompt en janvier 1997.

Avec le soutien financier d'Harvey Weinstein, Peter Jackson repart à l'assaut des droits d'adaptation de Tolkien et signe en quelques semaines une première version du script avec le scénariste Costa Botes. Impressionnés par le travail effectué par les deux hommes, les frères Weinstein se mettent d'accord pour la mise en chantier de deux films, au budget total de 75 millions de dollars. La réécriture de l'intrigue des films, sur laquelle interviendront les deux co-scénaristes crédités au générique de la trilogie, Stephen Sinclair et Philippa Boyens, prendra plus de quatorze mois.

Peter Jackson n'est cependant pas au bout de ses surprises : au milieu de l'année 1998, les Weinstein s'inquiètent des coûts de production du film, dont les estimations prévoient qu'ils atteignent le double du budget prévu. Bob Weinstein propose alors une alternative à Jackson : réduire l'intrigue initiale de sorte à ce qu'elle tienne dans un film complet. Retranscrite dans le détail dans l'ouvrage de référence Peter Jackson : A Film-maker's Journey de Peter Sibley, la fameuse réunion en question du 17 juin 1998 aboutit à une impasse. Weinstein veut sacrifier des pans entiers de l'intrigue comme la bataille du gouffre de Helm ou les passages des mines de la Moria, d'unifier des contrées comme le Rohan et le Gondor et de supprimer des personnages aussi important que Saroumane.

Peter Jackson refuse et il s'en fallut de peu pour que les Weinstein, à la tête du projet, ne dépossèdent le cinéaste de son "bébé". En offre d'alternative, ils laissent à ce dernier un mois pour trouver un studio intéressé pour reprendre le projet. Jackson essuie alors refus sur refus de la part de tous les studios qu'il contacte, à l'exception d'un seul : New Line Cinema, qui accepte de s'engager sur le projet à quelques jours de l'expiration de la deadline proposée par les Weinstein.

La rencontre entre Peter Jackson et les producteurs Mark Ordesky et Robert Shaye va s'avérer cruciale pour l'histoire du Seigneur des anneaux. Ce sont en effet les deux hommes qui vont proposer au réalisateur d'adapter l'histoire de Tolkien en non pas deux mais trois films, à l'image des livres qui, s'ils ne constituent pas à proprement parler une trilogie, ont été publiés en trois tomes. C'est aussi à leur initiative qu'est proposée l'idée de suivre une approche plus chronologique des événements que les livres et de faire de la quête de Frodon et de l'Anneau le véritable fil rouge de la trilogie. En août 1997, Peter Jackson peut s'attaquer aux premiers storyboards de ce qui deviendra La communauté de l'anneau. Une saga culte venait de naître.

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L'histoire du Seigneur des anneaux : la communauté de l'anneau : Le Hobbit Bilbon a laissé un dangereux héritage à Frodon Sacquet, son neveu. Il s'agit de l'Anneau unique, qui a le pouvoir de rendre invisible, mais qui rend mauvais celui qui l'utilise. Cette arme, Bilbon l'a autrefois dérobée à Sauron. Le seigneur de Mordor veut le récupérer pour asseoir sa puissance sur la terre du Milieu et réduire en esclavage ses peuples. Le temps presse pour Frodon de détruire l'Anneau sur les lieux où il a été forgé. Accompagné d'une fidèle compagnie, il affrontera les plus grands périls pour que ce dernier ne tombe pas entre de mauvaises mains.

 

Bande-annonce du Seigneur des anneaux : la communauté de l'anneau :


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