Steve Carell et Rose Byrne dans Irrésistible
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Rose Byrne confirme son génie de la comédie dans le deuxième long métrage de Jon Stewart.

Pour nombre d’Américains, l’arrivée au pouvoir de Donald Trump reste une blessure impossible à cicatriser. Avoir vu Hillary Clinton perdre une élection a priori imperdable est, par- delà la déception, une source de remise en question, surtout quand le scrutin de 2020 arrive en grand pas. Y compris dans la manière de rire de la politique. Jon Stewart, grand satiriste de la télé US, replonge ici dans cette matière qui l’inspire tant. Cap sur une petite ville du Wisconsin où, attiré par une vidéo devenue virale, un conseiller en stratégie pour les démocrates part aider un ancien militaire à devenir maire. L’homme est apprécié de tous. La mission semble donc sans risque jusqu’à ce que déboule une spin- doctor républicaine qui, en appliquant à la lettre la méthode trumpienne – mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose ! – renverse la donne et transforme ce scrutin local en enjeu national, à grands coups de dollars.

Stewart déploie ici son art certain de la satire. Mais quelque chose a changé. Le dézingage au vitriol n’est plus de mise. Volontairement, on sourit plus qu’on ne rit. Stewart nous amène ailleurs, dans un affrontement à fleurets mouchetés entre l’Amérique d’en haut et celle d’en bas, auquel le twist final bien amené donne toute sa valeur. Il est plus proche d’un Capra que du Iannucci d’In the loop. Et cette malice attachante rencontre une vraie génie du jeu. Car en face du toujours impec’ Steve Carell, Rose Byrne, actrice de comédie hors pair, impressionne une fois encore avec son sens imparable du rythme et des ruptures.

Irrésistible, au cinéma le 1er juillet.