Cette semaine au cinéma, tous les genres sont réunis dans les salles : la comédie avec Les Emotifs Anonymes et Mon Beau Père et nous, le film d’horreur avec Les Yeux de Julia , la comédie musicale avec Burlesque, le thriller avec Que Justice soit faite, et enfin la comédie dramatique avec Another Year. Choix numéro 1 : Les Émotifs anonymes, de Jean-Pierre Améris, avec Benoît Poelvoorde , Isabelle Carré , Lorella CravottaSynopsis : Comment vivre et aimer quand on est frappé de timidité maladive? Pour certains d'entre nous la perspective d'un entretien professionnel ou une simple conversation téléphonique sont des épreuves insurmontables. Quand Benoît Poelvoorde, patron d'une fabrique de chocolats confie sur un malentendu le poste de commercial à Isabelle Carré, deux grands émotifs viennent de se rencontrer. L'amour du chocolat les a réunis mais c'est le secret d'Angélique qui va leur donner la force d'affronter leurs fantômes en remettant tous leurs sens en éveil.Un conte moderne où l'amour triomphe de tout, une bouffée d'espoir pour les émotifs qui attendent leur fée du chocolat.L’avis de Première : Après une série de mélos chargés (Mauvaises Fréquentations, C’est la vie, Je m’appelle Élisabeth), Jean-Pierre Améris signe une première comédie étonnamment stimulante et réussie, tirée de sa propre expérience d’hyperémotif. Tout, dans Les Émotifs anonymes, rappelle les classiques américains du genre, de l’élégance de la mise en scène (mention spéciale aux costumes et aux décors) au sens du tempo, sans oublier l’inévitable discours social. (...) Évitant tout cynisme (autre symptôme de notre époque tristouille), il signe une comédie sentimentale absolument inoffensive mais parfaitement bouleversante.Bande-annonce : Choix numéro 2 : Mon beau-père et nous, de Jay Roach, avec Ben Stiller , Robert De Niro , Owen C. WilsonSynopsis : La relation tumultueuse entre Jack Byrnes et Greg Furniker atteint de nouveaux sommets dans le 3ème épisode de la franchise à succès Mon beau-père et Moi. Laura Dern, Jessica Alba et Harvey Keitel rejoignent le casting de ce nouveau chapitre. Il aura fallu 10 ans, deux enfants avec sa femme Pam et d’innombrables obstacles pour que Greg soit enfin accepté par son beau-père. Les doutes de Jack réapparaissent lorsque Greg, à court d’argent, travaille au noir pour un laboratoire... Quand l’ensemble du clan Furniker, y compris Kevin l’ex de Pam, se retrouve pour l’anniversaire des jumeaux, Greg doit prouver à Jack qu’il est un vrai chef de famille.Mais après tous les malentendus, l'espionnage et les missions secrètes, Greg va-t-il réussir l’examen final de Jack et lui succéder à la tête du clan…ou le cercle de confiance sera t-il brisé pour toujours ?Bande-annonce : Choix numéro 3 : Burlesque, de Steven Antin, avec Christina Aguilera , Stanley Tucci , Cher Synopsis : Une jeune femme dotée d’une superbe voix, décide de quitter sa petite ville natale pour tenter sa chance à Los Angeles. Sur place elle réussit à se faire engager comme serveuse dans un club néo burlesque dirigée par Tess.L’avis de Première : Merci ! Merci à Burlesque d’agir comme un contrepoison au souvenir atterré de Nine, la dernière " grande " comédie musicale en date. Certes, circonscrit aux conventions de la discipline, son scénario déroule son invraisemblable Bottin de clichés avec l’assurance d’un kamikaze du ridicule. Mais, au fond, ce n’est pas grave. On est venus pour le frisson du spectacle et, de ce point de vue, il n’est pas interdit de jubiler devant la majorité des numéros, effleurés par l’aile de Bob Fosse (certaines postures chorégraphiques sont directement issues de Cabaret et de Sweet Charity). Le montage, parfois un peu trop " clippesque ", à la Chicago, et l’abattage d’une Christina Aguilera (par ailleurs un peu pataude dans le registre purement dramatique) achèvent de dynamiser l’ensemble. Même quand Cher se dit fatiguée avant d’entonner une beuglante à faire trembler les murs de Jéricho, le show parvient à conserver sa dignité. C’est dire sa réussite, certes modeste comparée aux chefs d’oeuvre du genre, mais à l’impact épidermique. Bande-annonce : Choix numéro 4 : Que justice soit faite, de F. Gary Gray, avec Gerard Butler , Jamie Foxx , Viola Davis ... Synopsis : Clyde Shelton a tout pour être heureux. Jusqu'au jour où sa femme et sa fille sont sauvagement assassinées. Les meurtriers sont arrêtés mais suite à un marchandage judiciaire, l'un d'entre eux n'écope que d'une peine légère.Dix ans plus tard, Clyde n'a qu'une seule obsession : se venger d'un système qu'il juge corrompu et obtenir enfin justice…L’avis de Première : Quand le meurtrier de sa femme et de sa fille sort de prison, Clyde décide de l’assassiner. Incarcéré, il continue néanmoins à buter tous ceux qui ont été liés de près ou de loin à l’erreur judiciaire. Mais comment fait-il ? Il a un complice : le scénariste de ce thriller gentiment idiot, qui n’est visiblement pas allergique aux invraisemblances. Si ce jeu de massacre procure parfois son petit plaisir coupable, on ne peut s’empêcher de se demander si Butler (qui n’a toujours pas trouvé un bon rôle depuis 300) ne devrait pas plutôt occire son agent. Bande-annonce : Choix numéro 5 : Les Yeux de Julia, de Guillem Morales Synopsis : Quand Julia apprend la mort soudaine de sa soeur Sara, tout semble clairement indiquer qu'elle s'est suicidée. Mais Julia n'arrive pas à accepter cette version des faits et commence à passer au crible les évènements qui ont eu lieu les derniers mois avant le drame. Décidée à résoudre l'énigme de cette ultime période, Julia devient l'objet d'une singulière menace qu'aucune autre personne autour d'elle, y compris son mari Isaac, ne semble percevoir, alors même que la maladie dégénérescente dont elle souffre prend le dessus, la plongeant peu à peu dans l'obscurité.L’avis de Première : Les Yeux de Julia est un pur exercice de style qui renvoie directement aux thrillers millésimés de Dario Argento ou de Brian De Palma. (...) C’est tout l’arsenal du giallo qui fait un retour triomphal, justifié par un scénario merveilleusement alambiqué. Peu importe que Julia insiste pour retourner seule la nuit dans la maison sinistre où ses proches se font tuer avec une régularité inquiétante. L’essentiel tient dans la foi totale avec laquelle le jeune Guillem Morales (dont c’est le deuxième long) met en images les scènes. Certaines témoignent d’une inspiration stupéfiante, tel ce planséquence subjectif montrant l’esprit d’un mort qui s’échappe de son corps et croise les vivants, accourus trop tard à son secours. Brillant !Bande-annonce : Choix numéro 6 : Another Year , de Mike Leigh, avec Jim Broadbent , Lesley Manville , David Bradley Synopsis : Printemps, été, automne et hiver. La famille et l’amitié. Amour et réconfort. Joie et peine. Espoir et découragement. La fraternité. La solitude. Une naissance. Une mort. Le temps passe…PRINTEMPS Gerri, conseillère médicale, et son mari Tom, géologue, forment un couple heureux. Ils invitent à dîner une collègue de Gerri, Mary, déprimée par sa vie amoureuse chaotique. Gerri et Tom se réjouissent à l’idée de recevoir aussi leur fils Joe.ÉTÉ Ken vient passer le week-end chez Gerry et Tom, son ami d’enfance. Il boit beaucoup et sa solitude lui pèse. Le lendemain, tous les trois retrouvent Joe autour d’un barbecue. Mary déboule en retard. Glaciale avec Ken qui tente de flirter, elle fait des avances pressantes à Joe.AUTOMNE Joe présente à ses parents sa nouvelle amie Katie, ergothérapeute, qui leur plaît immédiatement. Mary, invitée pour le thé, manifeste jalousie et hostilité à son égard, ce qui contrarie beaucoup Gerri & Tom.HIVER Gerri, Tom et Joe se rendent à Derby pour l’enterrement de la femme de Ronnie, frère aîné de Tom, qu’ils invitent chez eux pour quelques jours. Mary débarque une nouvelle fois à l’improviste et se confond en excuses pour son attitude vis-à-vis de Katie. Alors que Joe et Katie sont attendus, Gerri propose finalement à Mary de se joindre à leur dîner familial. Ce film est sélectionné en compétition officielle pour le 63ème Festival de Cannes.L’avis de Première : Another Year, c'est une année dans la vie de Tom et Gerry, couple de sexagénaire heureux mais entouré de bras cassés. A l'image de Mary interprétée par Lesley Manville, parfaite dans le rôle d'une quinqua paumée et portée sur la bouteille. Sans scénario et avec une mise en scène théâtrale, Mike Leigh laisse ses acteurs prendre possession du film. Cette année passée à leur côté s'écoule même un peu trop vite malgré ses 2h09. Entre une douce mélancolie et quelques touches d'humour pince sans rire "so british", Another Year c'est peut-être un prix d'interprétation féminine à Cannes pour Lesley Manville... du moins on lui souhaite très fort !Bande-annonce :