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Attention, ce n'est pas la liste des meilleurs films de casse mais la liste de ceux qui racontent beaucoup plus qu'un casse.

Une comédie. Un film sur la finance. Un film choral porté par un all-star cast. Une grande leçon de morale. Un film de casse. The Big Short : Le Casse du siècle (qui sort aujourd'hui en salles) est tout ça à la fois.

Steve Carell : "le marché des obligations, c’est vachement marrant !"

En résumé : la crise financière de 2008 organisée par de gros requins de la finance (Steve Carell, Christian Bale, Ryan Gosling), et, en creux, une leçon (ultime et poilante) de morale -donnée par le personnage de Brad Pitt- sur l'absurde voracité du capitalisme. Un faux film de casse, en somme. Comme ces films-là, qui sous prétexte de raconter un braquage, racontent en fait quelque chose de plus fort et de plus puissant.

Le Cercle rouge (1970) de Jean-Pierre Melville


Dès son titre (issu d'une citation apocryphe de Râmakrishna mise en exergue) l'avant-dernier film de Melville raconte avec un pessimisme terrible le destin d'hommes condamnés. Ce que dit le film après le casse : "nous sommes tous coupables".

Piège de cristal (1988) de John McTiernan


On connaît le plan des braqueurs de Hans Gruber : se faire passer pour des terroristes alors que leur vrai but est de gagner un max de pognon. Le plan est tellement bon que le frère de Hans, Simon, le reprendra tel quel pour le troisième Die Hard, Une journée en enfer (1995).

Heat (1995) de Michael Mann


Deux pros s'affrontent : le pro des flics versus le pro des braquages, et au fond Neil McCauley et Vincent Hanna ne font que la seule chose qu'ils savent faire, qui les définit, qui leur permet de (sur)vivre. Faire des casses ni pou le fric ni pour la gloire ni pour l'adrénaline mais pour survivre.

35 heures c'est déjà trop (1999) de Mike Judge


Après avoir été écrasés une fois de trop par leur hiérarchie des employés lambda décident de ne plus rien foutre au bureau pour emmerder au max leurs patrons tout en piratant les comptes de la boîte. Absurdité suprême du film de casse où l'on pirate l'entreprise pour gagner la récompense suprême, la kryptonite du capitalisme : la glande totale.

Inside Man - L'Homme de l'intérieur (2006) de Spike Lee


On ne spoilera pas le twist final d'Inside Man si vous ne l'avez pas vu, mais ceux qui savent connaissent le fin mot de l'histoire : ici la mission est plus de punir le capitalisme sauvage que de faire un pur braquage pour le fric.

Inception (2010) de Christopher Nolan


Des braqueurs de rêve pénètrent le cerveau du jeune boss d'un grand groupe industriel pour piquer des secrets. OK. Mais au fond il s'agit d'un grand film sur le deuil, où il faut s'enfoncer au plus profond du rêve pour faire la paix avec les fantômes des disparus qui nous hantent.

Night Moves (2013) de Kelly Reichardt


Jesse Eisenberg et Dakota Johnson inventent le braquage écolo : faire péter un barrage pour sauver un bout de la planète Terre.

The Walk - Rêver plus haut (2015) de Robert Zemeckis


Le dernier tour de force de Zemeckis, film de casse dans sa première partie (le plan, le matos, le repérage, l'exécution, les flics) porte haut et fort le même message que le formidable documentaire Man on Wire sur l'exploit de Philippe Petit qui a fait le funambule entre les tours du World Trade Center : l'art est plus fort que le capitalisme et les barrières qu'il dresse.