Comment lutter contre les caricatures sur les homosexuels au cinéma ? Amy Pascal, co-présidente de Sony Pictures, pense que le combat se mène dès l’écriture du scénario. "Et si, la prochaine fois que nous lisons un scénario et que nous voyons écrits les mots pédé, tarlouze, tantouze, ou fiotte, nous le barrions d’un trait de stylo ?" a-t-elle déclaré jeudi dernier lors d’une soirée de levée de fonds pour le Centre gay et lesbien de Los Angeles. Plus généralement, Amy Pascal souhaite lutter contre les stéréotypes sur les homosexuels dans l’industrie de l’entertainement hollywoodien : par exemple, "combien de fois avons-nous entendu un personnage [de film] déclarer que la pire chose concernant la prison, ce n’est pas se faire emprisonner pour le restant de sa vie mais bien l’homosexualité ?""Et ces vieux stéréotypes ont la vie dure", renchérit Adams, qui pensent que les homosexuels ne se retrouvent que dans des caricatures à Hollwyood : "le meilleur pote asexué et spirituel de la jolie héroïne, ou le drag queen, ou le coiffeur grande folle. La liste continue." Difficile de lui donner tort.Car effectivement, le Hollywood mainstream semble avoir des problèmes avec l’homosexualité : la comédie I Love You Phillip Morris avec Jim Carrey et Ewan McGregor a mis des années à se faire, tandis que plus récemment, le biopic du flamboyant pianiste Liberace Behind the Candelabra n’avait pu boucler son financement malgré son casting, le réalisateur Steven Soderbergh pensant même que le film était "trop gay" pour Hollywood. Résultat : le film ne sera diffusé que sur le câble aux USA (mais sur grand écran en Europe).Amy Pascal aime s’engager : en pleine course aux Oscars, elle avait déjà défendu Zero Dark Thirty lors de la fameuse "polémique sur la torture". Evidemment, suite à ces propos sur les caricatures gays, les médias américains rappellent par exemple que Sony Pictures a produit le gros succès US 21 Jump Street avec Channing Tatum et Jonah Hill, délirante adaptation cinéma de la fameuse série, comportait nombre de blagues sur les homosexuels. Avec beaucoup d'ironie, mais celle-ci excuse-t-elle tout ?