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Et si Iron Man 3 était Kiss Kiss Bang Bang 2 ?

Et si Iron Man 3 était Kiss Kiss Bang Bang 2 ?

« C'est comme si Kiss Kiss Bang Bang avait été une audition d'une heure et demie pour Iron Man 3 »Voilà comment, lors de sa conférence de presse parisienne, <strong>Robert Downey jr</strong> a résumé ses retrouvailles avec le cinéaste <strong>Shane Black</strong>, réalisateur du troisième volet des aventures du héros en armure. Il est vrai que les deux hommes collaborent pour la deuxième fois dans un film où le premier est acteur principal, dirigé par le second, réalisateur et scénariste.Mais à part ça, les points communs ne sautent pas forcément aux yeux. Quel est donc le rapport entre une comédie policière sortie en 2005 et un blockbuster de super héros actuel ? A quel point peut-on rapprocher Tony Stark d'Harry Lockhart (héros de Kiss Kiss Bang Bang joué par l'acteur) ? Tentatives d'explication. Évidemment, fuyez si vous n'avez pas vu les films, il y a desSPOILERS un peu partout.<strong>Yérim Sar</strong>(@YerimSar)

Les hommes de main et leur moment de gloire

Cela peut paraître anecdotique, mais dans les deux films, les gros bras ont un cerveau. Deux tueurs de Kiss Kiss Bang Bang (<strong>Dash Mihok</strong> et <strong>Rockmond Dunbar</strong>) ne se contentent pas de menacer Harry, ils font tout un numéro qui prend des allures de sketch. De la même façon, même si c'est moins appuyé car ses répliques sont plus classiques, Savin (<strong>James Badge Dale</strong>) fait systématiquement preuve d'une nonchalance surprenante : qu'il sirote un soda ou qu'il kidnappe le président, il a l'air de bien s'amuser. Mais le plus marquant reste le soin apporté aux porte-flingues d'apparence inutiles : deux se plaignent de devoir supporter les blagues pourries de leur prisonnier (Stark, qui cherche à les menacer, sans succès) : « <em>on n'a pas mérité ça</em> » lâche l'un deux, blasé. Puis, alors qu'il est le dernier encore debout, un autre s'exclame en déposant son arme « <em>sincèrement je n'ai jamais aimé bosser ici, ils sont trop bizarres</em> ». Dans <em>Kiss Kiss Bang Bang</em>, un truand tenu en joue notait que la menace « imagine, dans ta tête, une balle » jouait sur un double sens tandis qu'un autre pétait les plombs suite à des insinuations d'homosexualité.

La jolie fille sacrifiée

Au lieu d'une femme fatale classique, <em>Kiss Kiss Bang Bang</em> nous montrait brièvement une jeune fille complice des tueurs mais totalement dépassée par la tournure des événements. C'est très exactement la description du personnage de Maya Hansen (qui a globalement <strong>à peine plus de présence à l'écran</strong>), et bien sûr l'une comme l'autre finiront exécutées sans hésitation dès qu'elles deviennent trop gênantes, sous les yeux du héros impuissant.

Les demoiselles loin d'être en détresse

A plusieurs reprises, le producteur et patron de Marvel <strong>Kevin Feige</strong> a expliqué qu'il y avait une volonté de tordre la figure habituelle de la demoiselle en détresse. Effectivement, Pepper est une femme forte, indépendante et a un caractère bien trempé. C'est également le cas d'Harmony, qui met autant d'énergie à convaincre Harry de résoudre l'enquête et à l'y aider que Pepper à convaincre Tony de ne pas risquer sa vie pour tout et n'importe quoi. Les deux femmes ne déméritent pas, même dans l'action : Harmony neutralise un tireur et Pepper sauve Tony, équipée d'une armure.Mais surtout, c'est dans la dernière partie des deux films que le schéma classique est retourné : Harmony résout pratiquement l'enquête toute seule tandis que les deux « détectives » sont complètement largués. En version Iron Man, ça donne Pepper qui survit à une chute, des flammes, avant d'exploser joyeusement le vilain Killian (<strong>Guy Pearce</strong>) elle-même devant un Tony stupéfait.

Les faux semblants et la mise en abyme

Si vous avez vu Iron Man 3, vous savez que l'un des grands twists du film est lié au personnage du Mandarin, qui n'existe pas à proprement parler : il s'agit d'un leurre qui sert à effrayer la population pour servir les intérêts de Killian. Du côté de <em>KKBB</em>, on a exactement le même type d'arnaque : Harlan Dexter (<strong>Corbin Bernsen</strong>) a remplacé sa fille par un sosie afin de faire croire à une réconciliation pour éviter de perdre des millions dans un procès. Tout comme Killian avec le Mandarin, il ment à la face du monde pour défendre ses intérêts. Même motif, même subterfuge.Cela ne s'arrête pas là : Dexter s'inspire d'une série de romans, que connaît également l'héroïne du film et les personnages parlent souvent des parallèles entre fiction et réalité. De plus la voix off d'Harry s'adresse souvent directement au spectateur quitte à briser totalement l'illusion du cinéma (il se trompe dans la narration, etc).Iron Man 3 ne se permet pas ces libertés mais l'explication de la création du Mandarin par Killian relève du même procédé. En effet la tirade de <strong>Guy Pearce</strong> est tout simplement une reprise mot pour mot des déclarations officielles de <strong>Kevin Feige</strong> lorsqu'il décrivait l'élaboration du personnage ! Inattendu, sans parler du clin d??il au spectateur de <strong>Ben Kingsley</strong>, contre-emploi hallucinant en acteur bas de gamme beauf et junkie...

L'inspiration des polars

Comme <em>KKBB</em> qui s'inspire en partie d'un roman policier de Brett Halliday, remanié à la sauce <strong>Shane Black</strong>, <em>Iron Man 3</em> s'éloigne beaucoup du blockbuster classique pour lorgner sur une intrigue de polar. C'était également une volonté du cinéaste, revenir à quelque chose de plus terre à terre, avec une enquête à résoudre. Toute l'équipe du film a dû regarder "<em>certains vieux thrillers des années 60</em>" selon <strong>Robert Downey jr</strong>. Un aspect tellement présent que parfois il empêche les codes traditionnels du film de super héros de fonctionner : sous l'armure de War Machine, Savin utilise un revolver pour éliminer des gardes du corps alors qu'il dispose de tout l'attirail de son costume !Du côté des héros, la recette est la même : Tony qui mène l'enquête sans aucune subtilité est à peu près aussi décalé que Harry, qui avance de coups de chance en gaffes monumentales.

« C'est comme si Kiss Kiss Bang Bang avait été une audition d'une heure et demie pour Iron Man 3 »Voilà comment, lors de sa conférence de presse parisienne, Robert Downey jr a résumé ses retrouvailles avec le cinéaste Shane Black, réalisateur du troisième volet des aventures du héros en armure. Il est vrai que les deux hommes collaborent pour la deuxième fois dans un film où le premier est acteur principal, dirigé par le second, réalisateur et scénariste.Mais à part ça, les points communs ne sautent pas forcément aux yeux. Quel est donc le rapport entre une comédie policière sortie en 2005 et un blockbuster de super héros actuel ? A quel point peut-on rapprocher Tony Stark d'Harry Lockhart (héros de Kiss Kiss Bang Bang joué par l'acteur) ? Tentatives d'explication. Évidemment, fuyez si vous n'avez pas vu les films, il y a des SPOILERS un peu partout.Yérim Sar(@YerimSar)